MONTRÉAL – Il y a des détours qui sont plus agréables et utiles que d’autres. Après une aventure de deux ans au Japon, la gardienne québécoise Geneviève Richard vit sa première saison avec l’Olympique de Marseille. Tout ça, dans le but de se tailler une place avec l’équipe nationale.

 

Bien sûr, il ne s’agit pas de véritables détours, mais certaines joueuses n’ont pas eu besoin de parcourir autant de chemin pour hériter de leur maillot canadien. Ce trajet a permis à Richard de vivre des expériences peu communes. Elle a pu développer de nouveaux atouts grâce au style japonais et elle n’aurait pas pu demander mieux que de joindre la prestigieuse organisation de l’OM.

 

Depuis son arrivée à Marseille, Richard a disputé les sept parties de sa formation qui n’a pas encore savouré la victoire. Même si elle souhaite provoquer un impact plus significatif en sol français, Richard n’a pas à rougir de ses performances. Elle a concédé dix buts ce qui classe l’Olympique au sixième rang sur douze équipes.

 

« Toute gardienne aime avoir un jeu blanc. Mais là, ça fait plusieurs matchs qu’on encaisse un but en fin de partie. Je voudrais bien pouvoir éviter ça pour donner une grosse chance à mon équipe de marquer et gagner », a admis Richard en entrevue.

 

« Du côté personnel, je commence vraiment à m’adapter et à me sentir confortable dans les buts. Malheureusement, ça ne le démontre pas nécessairement pour l’instant sur les résultats. J’espère y remédier à partir de maintenant », a poursuivi l’athlète mesurant six pieds.

 

Les ennuis offensifs ont causé la plupart des ennuis alors que ses coéquipières ont été limitées à 3 petits buts. À titre d’exemple, les trois puissances de ce circuit : Lyon, Montpellier et PSG ont marqué respectivement 33, 26 et 15 fois.

 

« C’est un début de saison difficile. On a beaucoup de nouvelles joueuses et ça paraît. Ça s’améliore de jour en jour, mais c’est certain que c’était vraiment complexe au début au niveau de la chimie. On est au point où on essaie tant bien que mal de se connaître rapidement, mais on manque un peu de temps puisque la saison avance. On n’a pas le choix d’activer, on doit obtenir des résultats », a avoué l’athlète originaire de Saint-Bruno-de-Montarville. Marie-Yasmine Alidou D'Anjou

 

Cette année, le club a véritablement ouvert la porte au recrutement international. Outre Richard, les dirigeants ont également embauché une joueuse mexicaine et une joueuse islandaise. Il ne faudrait pas oublier l’autre Québécoise qui a été dénichée : Marie-Yasmine Alidou d’Anjou. Après tout, c’est elle qui a compté deux des trois buts de son équipe.

 

« Elle se débrouille bien, elle a une bonne frappe et elle est capable de distribuer de beaux ballons à ses partenaires. Elle est encore très jeune, elle a beaucoup de potentiel. Elle a une bonne éthique de travail donc elle peut seulement progresser de jour en jour. Elle représente un bel espoir québécois », a décrit sa coéquipière.

 

« En tant que Québécoises, on a une certaine solidarité une envers l’autre. On s’encourage et on s’entraide. On se réjouit d’une bonne performance de l’une ou de l’autre », a confirmé Richard au sujet de celle qui était rentrée au Québec l’an dernier pour évoluer avec les Citadins de l’UQAM.

 

Un choix difficile à regretter

 

La présence d’une compatriote peut aussi favoriser l’adaptation à un nouvel environnement. Ceci dit, le choc de débarquer en France ne se compare nullement à une arrivée en sol nippon.

 

« La France, ce n’est pas une culture qui nous est tant étrangère en tant que Québécoise. Les chocolatines et les croissants, on connaît », a lancé Richard comme image.

 

Jusqu’à présent, la chose la plus surprenante à ses yeux s’avère la force du vent qui déferle sur Marseille.

 

« Je n’ai pas l’habitude de voir un vent le dimanche qui passe dans la ville avec des allures d’une tornade, on dirait que les arbres vont arracher », a-t-elle décrit.

 

Geneviève RichardSur le terrain, elle se doutait bien des différences qui rebondiraient devant elle, mais il faut parvenir à les maîtriser.

 

« Au Japon, le style était beaucoup axé sur la vitesse, les jeux courts, les petites passes et les combinaisons entre joueuses en une touche. Les joueuses sont très techniques et agiles, mais elles sont petites donc ce n’est pas très physique. En France, ça se concentre plus autour de la tactique et de la lecture de jeu. Les filles sont plus grandes, plus costaudes et ça paraît dans le jeu. L’accent placé sur le côté tactique m’a beaucoup frappé », a précisé celle dont le frère Hugo évolue en tant que quart-arrière du Rouge et Or de l’Université Laval.

 

Lorsque Marseille a approché son agence High Performance Talent Pool pour l’attirer dans l’Hexagone, Richard voyait cette option comme une étape idéale pour son plan de carrière. Elle a pu confirmer son hypothèse rapidement.

 

« Oui, je crois que le championnat féminin en France est un endroit propice pour mon développement pour l’échelle internationale. Quand on a la chance de jouer contre des clubs comme Lyon et PSG qui se débrouillent très bien en Ligue des champions, ça fait un endroit très propice au bon développement. Je crois que je suis au bon endroit au bon moment, il suffit que les résultats suivent », a constaté Richard qui ne s’est pas établie à Marseille pour « aller jouer aux touristes ».

 

Elle consacre donc beaucoup à la récupération et à la préparation. L’idée demeure d’en profiter au maximum parce qu’elle ignore l’emplacement de son prochain arrêt et surtout le moment auquel ce déplacement surviendra.

 

« Dans le monde du foot, ça change très vite donc on sait jamais et on doit s’ajuster rapidement. Je ne pourrais pas dire. C’est mieux de vivre au jour le jour », a conclu Richard qui revenait d’un séjour en Jordanie avec son équipe.