GENÈVE, Suisse - La commission d'éthique de la FIFA a ouvert une enquête pour corruption contre son ex-président Sepp Blatter et deux autres dirigeants au sujet de bonis de plusieurs millions $ inscrits  à leur contrat.

La fédération internationale a révélé en juin, après le congédiement du directeur financier Markus Kattner, que Blatter, Jérôme Valcke et lui avaient accepté de se verser des bonis de plusieurs dizaines de millions $ - ils ont fait "des efforts concertés pour s'enrichir", selon les avocats de la FIFA.

Les procureurs à l'éthique ont indiqué que leur enquête porte sur de la corruption, des pots-de-vin et des conflits d'intérêt en ce qui concerne les trois hommes, ainsi que sur un bris de confidentialité, dans le cas de Kattner.

Blatter et Valcke, l'ex-secrétaire général de la FIFA, purgent déjà une suspension imposée par la commission d'éthique et font l'objet d'une procédure criminelle lancée par des procureurs fédéraux suisses.

Blatter a reçu un boni de 12 M $ après le Mondial de 2014. Il aurait obtenu la même somme s'il avait complété son règne présidentiel de 2015 à 2019.

Valcke a touché un boni de 10 M $ pour le Mondial de 2014, et celui de 2018 lui aurait valu 11 M $.

Blatter, 80 ans, est en attente d'un verdict du Tribunal arbitral du sport, où il a porté en appel sa suspension de six ans pour conflit d'intérêt. Ce dossier est lié au paiement de deux millions $ qu'il a autorisé en 2011 à Michel Platini, un ancien président de l'UEFA et ancien vice-président de la FIFA.

On ne sait pas si la FIFA a entamé des procédures pour recouvrer l'argent déjà versé aux trois hommes.

À la suite d'une enquête distincte, Jeffrey Webb, un ancien vice-président de la FIFA, a reçu une amende de 1,02 M $ en lien à des pots-de-vin, en plus d'être banni à vie du soccer.

Webb est un banquier des Îles Caimans qui a déjà été le numéro un à la CONCACAF. En novembre, dans une cour fédérale de Brooklyn, il a plaidé coupable à des accusations de fraude et de blanchiment d'argent.

On l'a arrêté dans un hôtel de luxe de Zurich en mai 2015, puis extradé aux États-Unis quelques semaines plus tard. Pour payer la caution de 10 M $, il a eu recours à la bague de mariage de sa femme (en diamant), des voitures et des montres de luxe et une dizaine de propriétés.