BOULOGNE-BILLANCOURT, France - Le Ballon d'Or, prestigieux trophée de meilleur joueur et meilleure joueuse attribué par France Football, portera dès 2021-2022 sur la saison sportive, et non plus sur l'année civile, l'une des principales réformes destinées à le rendre « plus lisible », a annoncé le magazine vendredi.

Remis en fin d'année calendaire depuis sa création, en 1956, le trophée s'alignera désormais sur la saison de football, courant d'août à juillet, et comportera un jury resserré, une présélection affinée et des critères d'attribution plus clairs, selon le nouveau règlement dévoilé par France Football dans son édition à paraître samedi.

« C'est l'opportunité de donner un nouvel élan. Avant, on jugeait sur deux demi-saisons. Ce sera plus lisible », a déclaré Pascal Ferré, rédacteur en chef de France Football, lors d'une présentation vendredi à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

La prochaine remise du trophée aura lieu en septembre ou octobre 2022, à nouveau sous la forme d'un gala désormais bien installé dans le paysage du foot mondial. Elle portera sur la saison débutée un an plus tôt, tenant compte notamment de la Ligue des champions masculine (finale le 28 mai) et de l'Euro féminin (6-31 juillet).

Cette réforme intervient alors que le calendrier sera bouleversé la saison prochaine avec l'organisation du Mondial 2022 au Qatar en novembre-décembre et non pendant l'été, une compétition dont les meilleurs joueurs seront donc récompensés lors du Ballon d'Or 2023.

Jury resserré

France Football a effectué d'autres modifications notables, comme l'intégration de l'ancienne star Didier Drogba dans le comité chargé de présélectionner les nommés, aux côtés du juré le plus pertinent de l'année précédente et des rédactions de France Football et L'Équipe.

En outre, le jury va être resserré. Toujours composé de journalistes, avec un votant par nation, il ne comportera désormais que 100 jurés pour le Ballon d'Or masculin (contre 170 auparavant), correspondant aux 100 premières nations au classement FIFA, et 50 pour le Ballon d'Or féminin, sur le même mode. Une manière, selon « FF », de garantir « l'expertise » des votants et leur accès aux images des matches.

Enfin, les critères d'attribution seront clarifiés: les « performances individuelles » et le « caractère décisif et impressionnant des prétendants » seront le critère numéro 1, devant « l'aspect collectif et les trophées remportés » et « la classe du joueur et son sens du fair-play ».

« Il s'agit d'éviter les ambiguïtés, d'être clair et cohérent: le Ballon d'Or est une distinction individuelle, basée sur les performances individuelles », fait valoir Pascal Ferré.

Au passage, on ne tiendra plus compte de l'ensemble de la carrière du joueur, pour éviter de faire du Ballon d'Or une « chasse gardée ». De quoi répondre aux critiques liées à l'attribution du trophée 2021 à Lionel Messi, sacré pour la septième fois, alors que son dauphin, le Polonais Robert Lewandowski, court toujours après cette consécration individuelle.

Le Ballon d'Or féminin 2021 avait lui été attribué à l'Espagnole Alexia Putellas, tandis que le trophée Yachine de meilleur gardien avait été remporté par l'Italien Gianluigi Donnarumma et le trophée Kopa de meilleur espoir par l'Espagnol Pedri.