DÜSSELDORF, Allemagne - Appelez ça le son du silence. Puisque les gradins sont déserts, les joueurs et les entraîneurs de soccer en Allemagne ont modifié leur façon de communiquer.

Les entraîneurs sont conscients que l'équipe adverse peut entendre leurs directives, et ils doivent aussi trouver une façon de motiver les troupes en l'absence de partisans pour faire du bruit.

L'entraîneur de Fribourg-en-Brisgau, Christian Streich, a misé sur ses années d'expérience acquises alors qu'il dirigeait l'équipe des moins de 19 ans de la concession allemande pour soutirer un étonnant match nul de 1-1 à Leipzig, samedi. C'était alors la première journée depuis la relance en Bundesliga, et elle s'est déroulée a huis clos.

« Je me suis souvenu de cette époque-là. Tu peux t'entendre lancer des directives, a-t-il expliqué. J'ai peut-être baissé de ton, parce que les joueurs t'entendent mieux. »

Le ton n'est pas un problème pour Streich.

« Je n'ai pas une voix très douce. On peut habituellement m'entendre à 50 mètres », a-t-il assuré.

Les joueurs sur le terrain et les entraîneurs n'ont pas à porter de masque, bien que les réservistes et les autres membres du personnel doivent le faire.

Le marqueur de Fribourg-en-Brisgau, Manuel Gulde, a ainsi résumé son approche.

« Sois bruyant, motive tes coéquipiers, donne-leur des directives et sois dynamique sur le terrain », a-t-il dit à l'agence de presse allemande dpa. Le défenseur de Leipzig, Lukas Klostermann, a aussi indiqué que son équipe avait tenté de mettre l'emphase sur la communication.

Parfois, le silence peut priver une équipe de l'avantage du terrain. Un seul club à domicile, le Borussia Dortmund, a triomphé dans les huit matchs à l'affiche en Bundesliga le week-end dernier.

Et ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de foule qu'il n'y a pas de conflit. Un amendement apporté au nombre de substitutions (5) autorisées par match a reçu l'approbation de la plupart des équipes, puisqu'il permettra aux joueurs d'obtenir plus de repos dans un calendrier compressé par l'arrêt des activités à cause de la pandémie. Mais dans la pratique, ce n'est pas toujours aussi simple.

Après un match nul de 2-2 à domicile contre Mayence dimanche, le directeur sportif du club de Cologne, Horst Heldt, a allégué que l'équipe adverse avait enfreint une règle non-écrite selon laquelle la limite avait été établie à deux substitutions simultanées. Quand Mayence a procédé à une triple substitution en fin de match, « nous étions ahuris », a commenté Heldt au réseau de télévision Sky.