À quelques jours d'une finale de Ligue des champions contre le Real Madrid, il ne fait pas l'unanimité; désormais gardien N.1 des Reds, Loris Karius est toujours contesté: quand il joue, Liverpool tremble, et beaucoup dans le Kop réclament un renfort cet été.

« Le garçon doit profiter de la finale de la Ligue des champions, mais est-ce que je pense qu'il devrait être changé? Probablement », juge Phil Thompson, capitaine des Reds vainqueurs de la Coupe d'Europe en 1981. 

L'opinion de l'ancien assistant de Gérard Houllier résume bien l'idée qui règne à Anfield: si Liverpool veut vraiment faire son retard sur les deux Manchester en championnat, et connaître un succès durable en C1, il doit recruter un gardien.

Alors que les spéculations vont bon train sur les cibles potentielles du club, l'Allemand (24 ans) se fait fort de les mettre en sourdine. L'ancien portier de Mayence dispose du soutien de son entraîneur Jürgen Klopp, qui a lui aussi fait sa carrière de joueur et ses débuts d'entraîneur dans le "Karnevalsverein". 

« Ce n'est pas vraiment ce à quoi je pense en ce moment », expliquait le gardien fin avril. « Je suis le titulaire. Je ne suis pas vraiment inquiet. »

Lutte avec Mignolet

« Je n'ai pas besoin de me faire plus petit que je ne le suis », insistait-il. « Je joue mon rôle dans cette équipe. Il y aura toujours des discussions, surtout quand on joue à ce poste. Les gens sont encore bloqués sur la première saison et je ne peux pas changer cela. »

La première campagne anglaise de Karius n'a en effet pas été de tout repos, surtout marquée par les boulettes et autres relances manquées. La déception à Anfield a été d'autant plus grande que le jeune homme était présenté comme le meilleur gardien allemand derrière Manuel Neuer lors de son arrivée. 

Mais après seulement dix titularisations, Klopp a préféré jeter l'éponge et redonner le poste au Belge Simon Mignolet.

Changement de stratégie cette saison. A Mignolet la Premier League le week-end, à  Karius les matches de coupes et la Ligue des champions la semaine. En quelques mois, la situation s'est décantée et Klopp a fait son choix, installant l'Allemand comme N.1 en janvier alors que les deux gardiens semblaient souffrir un peu de la compétition.

« Beaucoup progressé »

« Je n'aimais pas la situation, bien sûr, je voulais jouer toutes les semaines », a commenté le Souabe au printemps. Il est désormais en confiance:  « Je savais que j'en aurais l'occasion et je veux en profiter. »

« Une chose que vous ne pouvez pas nier, c'est qu'il a beaucoup progressé depuis le début de l'année, depuis que Van Dijk est là. Je sais qu'il fait des erreurs, mais il n'y en a plus autant », reconnait Thompson.  

« Il fait des erreurs et a l'habitude de (mal) repousser les tirs, créant encore plus de danger », note Mark Lawrenson, figure du grand Liverpool des années 80.

« Le garçon s'est amélioré, mais lors de la demi-finale aller de Ligue des champions contre la Roma, il a laissé passer un tir dans ses mains à 0-0. Ca a frappé la barre, mais si ça rentre, c'est un match très différent », rappelle l'ancien défenseur irlandais. « Le Real Madrid va regarder Karius et penser que c'est le maillon faible, j'en suis sûr. »

Les progrès constatés chez le gardien, comme dans toute la défense des Reds, n'ont en tout cas pas permis au grand blond de se tailler une place dans l'effectif allemand pour la Coupe du monde. Dans l'esprit de Joachim Löw, Karius reste la cinquième roue du carrosse, derrière les quatre convoqués Neuer (Bayern Munich), Ter Stegen (Barcelone), Leno (Leverkusen) et Trapp (PSG).

S'il est trop tard pour voir la Russie, Karius aura en tout cas l'occasion de briller en Ukraine. Mais, face aux Cristiano Ronaldo, Benzema et Bale, pas le droit à l'erreur...