L'ancien sélectionneur belge Marc Wilmots s'est engagé mardi pour deux ans à la tête des Éléphants de Côte d'Ivoire, un pari pour les deux parties qui doivent se relancer après des expériences respectives qui n'ont pas été couronnées de succès.

Ancien attaquant international de renom ayant joué en Belgique ainsi qu'en Allemagne et en France, le technicien de 48 ans a dirigé les Diables rouges de 2012 à 2016. Mais son bail à la tête de la sélection nationale belge a laissé de nombreux observateurs sur leur faim.

À son actif : il a réussi à qualifier le « Plat Pays » pour les grandes compétitions internationales, Mondial-2014 (dernière qualification en 2002 auparavant) et Euro-2016, et même à mener la Belgique en haut du classement FIFA.

Toutefois, il n'a pas réussi à faire briller une génération dorée qui a calé en quarts au Mondial mais surtout au même stade à l'Euro face au pays de Galles, malgré une brochette de vedettes : Eden Hazard, Kevin de Bruyne, Thibaut Courtois, Marouane Fellaini, Romelu Lukaku, Vincent Kompany...

Caractère bien trempé

Wilmots va succéder au Français Michel Dussuyer, remercié après son échec dès la phase de groupes de la Coupe d'Afrique des nations 2017 alors que les Eléphants étaient les tenants du titre.

Deux ans après le titre remporté par Hervé Renard, les successeurs potentiels ne se sont pas bousculés au portillon de la Fédération ivoirienne de football pour déposer leur candidature.

Attendu mardi soir, Wilmots, dont c'est la première aventure africaine, aura pour mission de qualifier la Côte d'Ivoire pour le Mondial-2018 et la CAN-2019, selon une source au sein de la fédération ivoirienne.

Ce sont des objectifs à minima pour la Fédération ivoirienne de football et le pouvoir politique. Wilmots devra aussi insuffler du sang neuf dans une formation aux cadres déjà ou bientôt trentenaires dont Gervinho, Max-Alain Gradel ou Serey Die.

Sauf surprise, la vedette Yaya Touré, 33 ans, qui a annoncé sa retraite internationale en 2015, ne devrait pas être de l'aventure malgré des déclarations ambiguës ces derniers mois.

Après l'épisode Dussuyer, ancien adjoint de Henri Michel à la personnalité discrète et réservée, la Fédération ivoirienne de football semble avoir privilégié le profil de meneur d'hommes de Wilmots, surnommé le « Taureau » et qui a montré un caractère bien trempé tout au long de sa carrière.

Etant donné le calendrier, le sélectionneur intérimaire Ibrahim Kamara dirigera la prochaine rencontre des Éléphants face à la Russie à Krasnodar et Wilmots devrait se présenter à l'effectif ivoirien à Paris avant la rencontre à Charlety contre le rival sénégalais. Les Éléphants sont privés de deux pièces maîtresses le défenseur Serge Aurier (Paris SG) et le milieu de terrain Jean Michaël Seri (Nice) pour ces deux rencontres.

Wilmots donnera mercredi en fin de matinée une conférence de presse. Celle-ci devrait être suivie à travers tout le pays, qui a déjà la nostalgie de la victoire de 2015 et des années Didier Drogba. On aura alors une première idée sur le projet de Wilmots.