INNSBRUCK - La Suède, habituelle valeur sûre du football continental, est sortie prématurément de l'Euro-2008 après sa défaite contre la Russie (0-2) mercredi, payant ses difficultés à porter le danger dans les surfaces adverses.

C'est la première fois depuis l'Euro-2000 que l'équipe de Lars Lagerbäck sera absente des matches à élimination directe.

Avec la Grèce, les Scandinaves sont l'équipe du tournoi qui s'est procuré le moins d'occasions. Les trois buts inscrits (deux contre les Grecs, un lors de la défaite face à l'Espagne), sont une large récompense de leurs prestations offensives.

S'ils s'appuient traditionnellement sur une organisation millimétrée, les Suédois n'étaient pourtant pas arrivés sans argument offensif, avec Zlatan Ibrahimovic et Henrik Larsson devant, soutenus par Freddie Ljungberg.

Mais le premier a joué diminué par une blessure au genou gauche et sa sortie à la mi-temps contre l'Espagne a correspondu au début de la période la plus morose du jeu suédois, prolongée contre les Russes. Quant aux autres, s'ils ont écarté toute hypothèse de retraite internationale, ils ont à 36 et 31 ans leurs meilleures années derrière eux.

Revanche danoise

"On n'a jamais eu de véritables occasions quand on a été mené, ce qui a été un problème récurrent durant cet Euro. Je ne sais pas pourquoi", reconnaît le gardien Andreas Isaksson. "On était venu avec l'espoir d'au moins faire un bon match (contre la Russie, ndlr) pour sortir sans regrets. Mais dès qu'ils ont marqué, on a été comme impuissants. On a de bons attaquants. Mais c'est vrai que ça n'a pas fonctionné dans ce secteur", renchérit le milieu lyonnais Kim Källström.

Pour Olof Mellberg, cette innocuité offensive est imputable "aux trop grands espaces entre les lignes" laissés par son équipe. Johan Elmander suggère un manque de confiance: "Un but peut bâtir une dynamique de confiance. C'est peut-être ce but qu'on n'a pas mis."

La tactique conservatrice de Lagerbäck, avec la sélection depuis 1997, comme adjoint puis comme sélectionneur, est également critiquée en Suède.

Mais lui assume sa gestion, réfutant le constat de "désastre": "Je n'aurais pas été sélectionneur pendant dix ans si je n'avais pas eu le courage de prendre des décisions". Il reconnaît toutefois qu'"il faut rajeunir l'équipe".

Car la Suède va devoir vite réagir. Son groupe de qualifications pour le Mondial-2010 est relevé, avec le Portugal et ses grands rivaux danois qui ont un contentieux à régler avec leurs voisins.

En qualifications de l'Euro-2008, le Danemark avait perdu un match sur tapis vert après l'entrée d'un de ses supporteurs sur le terrain, animé d'intentions belliqueuses à l'endroit de l'arbitre. L'équipe de Morten Olsen ne s'en était jamais remise.