MONTRÉAL - L'Impact de Montréal disputera le premier match de son histoire au Stade olympique, mercredi, à l'occasion des quarts de finale de la Ligue des champions de la CONCACAF. Et il y a fort à parier que ce ne sera pas son dernier dans le bâtiment qui a fait vibrer les amateurs de soccer à l'époque du Manic.

Pas étonnant, donc, que le président du club montréalais, Joey Saputo, ait reconnu que l'Impact pourrait retourner dans le mastodonte conçu par Roger Taillibert dès la mi-mars, si l'équipe atteint les demi-finales de la Ligue des champions. Mais il a aussi reconnu que le onze montréalais pourrait éventuellement y disputer des matchs internationaux contre des clubs de prestige.

"C'est certain que nous aimerions retourner au Stade. Quand tu vends près de 50 000 billets au prix de 15 $ à 16 $ en moyenne - et même un peu plus - c'est certain que tu vas encaisser un bon montant", a souligné Saputo, tout en rappelant qu'à titre d'organisme sans but lucratif, l'Impact allait réinvestir les profits au sein de la communauté du soccer québécois - après avoir remis 5 pour cent des recettes à la CONCACAF.

"Si nous avons eu droit à autant de soutien pour un match de quarts de finale de la Ligue des champions, je suis sûr que nous en aurions autant pour un match des demi-finales", a ajouté Saputo.

Quant à la tenue de matchs internationaux, c'est là un rêve que le président de l'Impact caresse depuis un bon moment. Le succès aux guichets du match de mercredi lui permettra maintenant de passer du stade du rêve à celui des études plus sérieuses.

"Il faudrait quand même que ces matchs-là respectent une certaine logique au point de vue financier, a prévenu Saputo. Ce serait bien beau d'amener la Juventus de Turin ici, mais au bout du compte il faudrait que ce soit financièrement viable. Il faudra s'assurer d'avoir la meilleure équipe possible au meilleur prix possible."

Pas question de disputer des matchs du championnat régulier de la USL dans le grand stade, a toutefois indiqué Saputo.

"De ce côté-là, on préférerait rester au stade Saputo, quitte à augmenter le nombre de sièges, a déclaré Saputo. Ce qu'on aime du fait de jouer là, c'est qu'on profite du fait que le soccer est un sport d'été, qui nous permet de profiter des journées d'été. On ne veut pas perdre cet aspect-là.

"Il faudra donc que les matchs au Stade olympique soient des événements ponctuels, qui sortent de l'ordinaire."

De nouveaux fans pour l'Impact

L'Impact aura l'occasion de se faire de nouveaux partisans, mercredi. Selon Richard Legendre, seulement de 20 à 25 pour cent des gens qui ont acheté des billets jusqu'ici font partie de la clientèle traditionnelle du onze montréalais.

"Il y a une part des ventes qui proviennent des associations de soccer, mais comme c'est un mercredi soir, c'est moins propice pour les familles et les sorties de groupe via les commissions scolaires, a indiqué Legendre. On dit souvent qu'il y a deux groupes distincts d'amateurs de soccer, ceux qui suivent le soccer local, et ceux qui répondent seulement aux grands rendez-vous internationaux. Je pense que cette fois-ci, nous allons avoir les deux groupes en même temps."

La tentation sera grande pour les joueurs de l'Impact de chercher à gagner à leur cause ces amateurs récalcitrants. En cherchant par exemple à donner un spectacle, à leur en mettre plein la vue, question de prouver que le calibre de jeu du soccer canadien n'est pas aussi médiocre que certains ne le croient.

"J'en ai justement parlé aux gars ce matin (mardi), a indiqué le vétéran défenseur Nevio Pizzolitto. Je leur ai rappelé que l'objectif, c'est d'atteindre les demi-finales, un point c'est tout."

"Au soccer, donner un spectacle pour donner un spectacle, ça n'existe pas, a indiqué le milieu de terrain Sandro Grande. Il y a seulement de la place pour du jeu efficace."

La MLS est au courant

L'imposante foule de mercredi pourrait aussi faire réfléchir les dirigeants de la MLS, qui ont rejeté la candidature de l'Impact parce que Joey Saputo refusait de payer les 40 millions $ US exigés par la ligue en frais d'adhésion.

"Ils comprennent déjà le potentiel que représente le marché de Montréal, a cependant souligné Saputo. Surtout lorsqu'on pense que cette semaine, le Dynamo de Houston, pour son match de quart de finale de la Ligue des champions, a eu de la difficulté à atteindre le cap des 7000 billets vendus."

Legendre a indiqué que les dirigeants de la MLS ont été invités à assister au match de mercredi, mais qu'ils ne pourront y être.

"Sauf qu'ils savent bien ce qui se passe ici, a-t-il noté. Le New York Times et USA Today ont communiqué avec nous (lundi) pour savoir combien de billets avaient été vendus, alors je pense qu'ils sont bien au courant là-bas."