LONDRES (AFP) - Les "outsiders" de Liverpool et d'Arsenal ont relancé le championnat d'Angleterre, lors de la 24e journée samedi et dimanche, en punissant les "patrons" de Chelsea (2-0) et de Manchester United (2-1), qui n'ont plus le vent en poupe.

Pour des raisons différentes, les deux leaders ont pris un coup au moral. Chelsea, parce qu'elle présente de plus en plus le visage d'une équipe en crise. Manchester parce qu'elle est passée à dix minutes de tuer la compétition avant d'être brutalement ramenée à la dure réalité.

Après l'ouverture du score par Wayne Rooney (53), les joueurs de Manchester United ont sans nul doute commencé à penser au titre. Mais Robin Van Persie, en marquant au second poteau (83), a d'abord égalisé. Puis, d'une superbe tête (90+3), Thierry Henry a fait retomber les Mancuniens sur terre.

"Très déçu", Alex Ferguson prévient ses joueurs qu'il "ne faudra pas renouveler ces erreurs lors des matches très difficiles à l'extérieur à venir".

Les déplacements à venir à Anfield Road et à Stamford Bridge relativisent en effet le confort des six points d'avance que les Red Devils comptent toujours sur Chelsea.

Même si la machine à gagner londonienne semble en train de dérailler. Depuis l'arrivée de Jose Mourinho en 2004, les doubles champions n'ont jamais paru aussi vulnérables que pendant leurs 90 minutes d'errance sur la pelouse d'Anfield Road.

Laissé à lui-même par les absences du bouclier du milieu Claude Makelele et des arrières centraux John Terry, blessé, et Ricardo Carvalho, malade, le gardien Petr Cech a été accueilli pour son retour à la compétition après sa fracture du crâne, par deux buts de Dirk Kuyt (4) et Jermaine Pennant (20).

L'exemple de Valence

Les "stars" recrutées cet été, Michael Ballack au milieu, et Andreï Shevchenko rentré un quart d'heure avant la fin, n'ont rien fait pour redonner le moral à Mourinho. Sa seule consolation aura été la preuve par l'exemple que son club a besoin des renforts qu'il réclame en vain, tant sa défense a été ridiculisée par Kuyt et Peter Crouch.

Le Portugais adopte désormais une attitude inhabituelle pour lui: le défaitisme. "Mon équipe est fragile.
Défensivement, mais aussi mentalement", dit-il.

Et si après un début de saison irrégulier, Liverpool et Arsenal avaient encore leur mot à dire?

Rafael Benitez aime à rappeler le titre qu'il avait remporté avec Valence, grâce à une fin de saison éblouissante qui lui avait permis de combler un retard sur le Real Madrid plus insurmontable que les onze points qui séparent Liverpool de son voisin du nord.

"On n'est pas vraiment dans la course. Mais on va continuer à jouer le jeu", résume le milieu Steven Gerrard.

La jeune équipe d'Arsène Wenger n'a été battue en championnat cette saison ni par Chelsea, ni par Liverpool, ni par Manchester United (trois victoires, un nul à Stamford Bridge). De quoi rendre le Français moins modeste que Gerrard: "Nous avons quelques lions dans cette équipe et nous sommes plus forts à chaque match".