PARIS - La France, obsédée par les derniers jours de sa course à l'Euro-2008 et les différentes hypothèses de qualification ou d'élimination, a concédé un triste nul (2-2) face au Maroc en amical vendredi au Stade de France.

Il est difficile de blâmer les Bleus quand, dans leurs esprits, les pensées sur l'Euro-2008 se bousculent. Si l'Italie gagne en Ecosse samedi, Raymond Domenech et sa troupe seront automatiquement qualifiés pour l'Euro. Sinon, il faudra un nul dans le pire des cas aux Bleus mercredi en Ukraine pour composter leur ticket pour l'Autriche et la Suisse.

Alors comment se concentrer face au Maroc quand le combat risque d'être rude à Kiev dans cinq jours, par un froid qui sera encore plus mordant et contre un adversaire, hors course, qui rêve d'éliminer les vice-champions du monde?

En tout cas, les amicaux en hiver réussissent peu aux Bleus. La saison passée, ils avaient fait le service minimum contre la Grèce en novembre (succès 1-0) avant de s'incliner contre l'Argentine (1-0) en février.

Landreau, le grand perdant

En attendant Ecosse-Italie, on pourra tirer quelques enseignements de ce match de samedi. Pour ménager certains cadres, Domenech avait comme prévu aligné un onze de départ mêlant jeunes pousses (Benzema et Nasri, pour leurs 7e et 6e sélections respectives, mais leur première titularisation chez les Bleus) et piliers de la sélection (Thuram et Makelele, qui, dans la pire des hypothèses, jouaient peut-être leur dernier match en Bleu si jamais la France ne se qualifiait pas et si cette élimination les écoeurait au point de raccrocher).

S'il faut chercher des "gagnants", ils s'appellent Govou et Nasri, les buteurs. Le Lyonnais a profité de l'absence de Malouda (convalescent) pour marquer son 6e but en Bleu en 29 sélections (1-1, 15e), à la suite d'un une-deux avec Nasri. On retrouvait ensuite le Marseillais auteur du deuxième but français, son deuxième en sélection à 20 ans (2-1, 75e).

S'il y a eu un "perdant", c'est Landreau, titulaire pendant la blessure de Coupet. Il fut fautif sur l'ouverture du score de Sektioui, qui profitait d'un ballon d'Hadji relâché par le portier du PSG (0-1, 8e). Il ne put rien sur le second but marocain de Mokhtari (2-2, 84e).

Place à Ecosse-Italie!

Landreau, qui avait longtemps joui du label "invaincu en Bleu" en est donc à trois buts encaissés en onze sélections. Ceux du Stade de France vendredi soir font évidemment moins mal que celui de McFadden pour l'Ecosse le 12 septembre au Parc des Princes (défaite française 1-0, qui explique que les Français ne sont pas encore qualifiés).

Mais ces nouveaux buts pris tombent mal, à l'heure où la réputation d'excellent gardien de Sébastien Frey, gardien de la Fiorentina encensé par la presse italienne, a enfin franchi les Alpes. Jusqu'ici, Domenech a toujours dit se méfier de la forme du moment et faire confiance à sa hiérarchie des gardiens. A suivre.

Outre Coupet, un autre grand blessé, Sagnol (qui n'a plus joué depuis 7 mois), a laissé pour l'instant vacant le poste de latéral droit. Sagna ménagé, Clerc y faisait son retour. Sans doute vexé par les critiques sur son manque de caractère à ce poste, le Lyonnais tentait d'apporter davantage, en vain.

Enfin, le poste de Vieira dans l'entrejeu, troisième cadre actuellement blessé, a permis à Lassana Diarra, souvent utilisé latéral droit, de retrouver sa place de prédilection. En dépit de son faible temps de jeu à Arsenal, il a été une bonne plaque tournante.

Mais peu de joueurs français voudront se repasser la cassette de France-Maroc samedi, ils préfèreront regarder Ecosse-Italie.