Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi le footballeur brésilien de Bastia, Brandao, à un mois d'emprisonnement ferme et 20 000 euros (28 000 $ CAD) d'amende pour un coup de tête porté au milieu du Paris SG, Thiago Motta.

Les trois juges sont allés au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé huit mois de prison avec sursis et 15 000 euros (21 000 $ CAD) d'amende.

Le président, Yves Madre, a néanmoins laissé entendre que le joueur de 34 ans pourrait bénéficier d'un aménagement de peine et ne pas séjourner en prison.

Il a ainsi regretté l'absence à l'audience de Brandao, opéré jeudi de la cuisse droite après une blessure à l'entraînement, la semaine dernière. Cette absence ne permettait pas au tribunal de prononcer une peine alternative, tels des travaux d'intérêt général, a précisé M. Madre.

Pour expliquer la sévérité du tribunal, qui a retenu la préméditation, le président a dit que les juges avaient pris « en compte le contexte et notamment les problèmes de violence dans les stades ».

Fracture du nez

Le 16 août, quelques instants après la fin de PSG-Bastia, comptant pour la 2e journée du Championnat de France, au Parc des Princes, Brandao avait attendu Motta dans le couloir menant aux vestiaires.

Sur les images de la vidéosurveillance, on le voit s'avancer vers lui et porter un bref coup de tête au visage du joueur du PSG avant de courir vers le vestiaire. Le geste a valu à Thiago Motta une fracture du nez sans déplacement, selon le PSG.

Depuis, Evaeverson Lemos da Silva Brandao, de son vrai nom, a reconnu les faits mais nié le caractère prémédité de l'agression.

La préméditation est une circonstance aggravante qui rend ces faits passibles d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à trois ans, et non d'une simple amende, de 1500 euros (2100 $ CAD) maximum.

Nous sommes face à « un comportement qui est pensé, qui est calculé, [...] au-delà d'un comportement qui est simplement affligeant », a estimé jeudi à l'audience la représentante du ministère publique.

Elle a rappelé que la jurisprudence retenait la préméditation notamment lorsqu'il y avait eu menace « quelque temps avant ».

« Sur le terrain lors de notre échange, il m'a bien dit qu'il m'attendrait. J'étais loin d'imaginer qu'il le ferait vraiment », a déclaré Motta lors de son audition par les policiers.

Brandao a lui-même reconnu avoir évoqué, lors de la rencontre, un rendez-vous après le match, mais pour s'expliquer avec l'international italien, né au Brésil, a rappelé son avocat. Dès lors, « son geste n'est pas prémédité », c'est un « acte irraisonné », une « impulsion subite », a-t-il plaidé.

Pour le conseil du joueur de Bastia, les insultes proférées par Motta lors du match expliquent que Brandao ait « pété les plombs » après la rencontre.

La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a ainsi déjà sanctionné l'attaquant de six mois de suspension, décision confirmée en appel. Il ne pourra reprendre la compétition qu'à partir du 22 février.

Motta n'avait pas porté plainte contre Brandao, pas plus que son club.