MONTRÉAL – L’entraîneur de l’équipe nationale de soccer féminin, John Herdman, ne cache pas qu’il souhaite donner la chance aux jeunes joueuses canadiennes de se tailler une place au sein de sa formation. Parmi les recrues qu’il a invitées au Tournoi international de Natal, au Brésil, se trouvent Gabrielle Carle, 17 ans, et Marie Levasseur, 18 ans.

Les deux joueuses originaires de la région de Québec ont foulé le terrain pour la première fois aux côtés des Christine Sinclair et Erin McLoed cette semaine, lors des deux premières rencontres du Canada en terre brésilienne. L’enjeu est gros pour les jeunes athlètes, car cet événement fait office de sélection pour la troupe qui se rendra aux qualifications olympiques de la CONCACAF en février. Herdman ne peut se permettre d’erreur dans son alignement, car bien que les chances du Canada d’obtenir un billet pour Rio sont fortes, rien n’est encore joué.

Gabrielle Carle, qui n’avait pas raté sa chance d’impressionner son entraîneur aux Jeux panaméricains de Toronto l’été dernier, a été appelée sur le terrain dès le premier affrontement du Canada. L’attaquante faisait partie du onze partant et a aidé l’unifolié pendant les 66 premières minutes de la victoire de 3-0 contre le Mexique. « C’est vraiment incroyable. Toutes les plus vieilles sont tellement accueillantes et elles sont là pour nous aider. J’adore l’ambiance! »

« Si on m’avait dit il y a deux ans que j’allais bientôt faire un camp avec l’équipe senior, je n’y aurais jamais cru! Par contre, après les Jeux panaméricains, on m’a dit que c’était une possibilité que je sois appelée en camp en novembre. La jeune moi est surprise, mais ça fait un petit bout que je m’en doute maintenant », a confié Carle.

Maintenant qu’elle est au Brésil avec la formation, les dés sont jetés. Il ne lui reste plus qu’à exceller sur le terrain.

« Tout le camp sert à évaluer les plus jeunes, donc c’est sûr que nous avons une pression de performance. Nous souhaitons toutes rester ici et pour ça, il faut bien jouer. Il faut que je reste concentrée et centrée sur mon objectif, qui est de faire partie de la sélection finale de l’équipe. Je pense que j’ai bien réussi ça cette semaine. J’ai livré une performance dont je suis quand même satisfaite. »

Marie Levasseur a aussi fait ses débuts la semaine dernière. Elle a mis le pied sur le terrain à la 66e minute de la rencontre du Canada contre Trinité-et-Tobago, affrontement que le pays a mené 4-0. Celle qui a joint les rangs du club de l’Université de Memphis cet automne a même amorcé le jeu qui a mené au but historique de Christine Sinclair. Cette dernière détient maintenant le titre de deuxième meilleure marqueuse de tous les temps, à égalité avec l’Américaine Mia Hamm.

« Jusqu’à présent, j’adore mon expérience. Je me sens vraiment acceptée et c’est spécial d’être entourée de joueuses qui ne font qu’aider ton jeu. Tout le monde aimerait faire partie de la sélection, mais ça ne paraît pas dans l’ambiance. Les gens ne sont pas en compétition pour les places, mais nous préparons le futur en équipe », a-t-elle indiqué.

Du renfort à l’attaque

« Déjà de pouvoir marquer trois buts et plus dans un même match, c’est une belle amélioration! » Selon l’expérimentée Marie-Ève Nault, l’équipe canadienne est allée chercher du renfort à l’attaque, ce qui manquait à la dernière Coupe du monde de soccer féminin.

En effet, la différence est tangible. Si la sélection nationale a inscrit seulement quatre buts durant la totalité de la Coupe du monde présentée au Canada en juin dernier, elle a déjà trouvé le fond du filet à sept occasions en seulement deux affrontements au Tournoi international.

« Je vois une différence entre l’équipe de la Coupe du monde et celle qui est ici au Brésil actuellement. Il y a beaucoup de jeunes avec nous. Ça apporte une fraîcheur sur le terrain. Elles sont très techniques, aiment avoir le ballon aux pieds et sont braves. Ça montre aux filles qui sont avec l’équipe depuis quelques années que si les jeunes le peuvent, elles aussi peuvent tenter des choses. »

« Nous avions besoin de filles qui ont le flair offensif, cet instinct de tueuse, qui veulent arriver devant le but et marquer. Il nous faut des joueuses qui peuvent bien connecter avec les Melissa Tancredi et les Christine Sinclair. Je pense que c’est un bon mélange », a ajouté la vedette de la Mauricie.

La défenseuse trifluvienne est heureuse de voir de nouveaux visages québécois au camp cet automne. « Ça fait plusieurs années que nous ne sommes pas plus de trois Québécoises dans l’équipe, donc de voir deux filles arriver aussi jeunes, c’est encourageant. Surtout qu’elles ont vraiment le potentiel et les qualités pour être ici. Enfin, nous pouvons parler encore plus français qu’avant. Nous avons tellement de talent au Québec et les gens vont le remarquer! »

De son côté, la vétérane se sent en pleine forme et est prête à attaquer les sélections pour Rio avec ses coéquipières.

Josée Bélanger et Rhian Wilkinson sont les autres Québécoises présentent au Brésil. Après sa saison professionnelle en Suède, Bélanger était très contente de retrouver les autres membres de l’équipe. Celle qui a toujours été attaquante par le passé avait été mutée en défense lors de la dernière Coupe du monde. Elle ne sait quels seront les plans pour elle dans le futur, mais elle est prête à assumer les responsabilités qui lui seront confiées, peu importe si c’est à l’avant ou à l’arrière.

Mercredi, le Canada se mesurera au Brésil pour son dernier match de la ronde préliminaire du Tournoi international. La ronde de médailles aura lieu samedi et dimanche. À la suite de cet événement, la sélection canadienne participera au Tournoi de qualification olympique de la CONCACAF en février prochain.