À ce stade-ci de la crise, l’Europe est loin de l’insouciance observée sur les plages de la Floride. Jamais je n’aurais cru voir le jour où tous les pubs de l’Irlande seraient fermés le jour de la Saint-Patrick. Et pourtant...

 

C’est donc sans surprise qu’on apprenait mardi que l’Euro 2020 se transformait en Euro 2021.

 

Sur papier

 

Question de souligner le 60e anniversaire de l’Euro et d’alléger le fardeau fiscal sur les nations hôtes, l’UEFA avait choisi de tenir la compétition aux quatre coins de l’Europe. De Dublin à Moscou, en passant par Rome. Au total, douze pays allaient accueillir des matchs.

 

Très critiquée dès le départ, une idée qui avait peut-être un certain mérite sur papier a rapidement tourné au pire scénario imaginable avec l’éclosion du coronavirus.

 

Au-delà des joueurs infectés qui font la manchette, les supporters représentaient le plus grand danger. En 2016, le Royaume-Uni à lui seul avait vu 500 000 partisans quitter ses terres pour aller encourager l’Angleterre, L’Irlande du Nord et le Pays-de-Galles en France.

 

La moitié d’entre eux n’avaient même pas de billets.

 

L’UEFA n’avait d’autre choix que de reporter le tournoi. Ce dernier gardera-t-il son format 60e anniversaire? Je mettrais un 2$ sur une diminution du nombre de pays hôtes.

 

Objectif 30 juin

 

En ce qui concerne les compétitions de clubs, les ligues européennes se sont engagées à conclure les activités de la saison 2019-20 au plus tard le 30 juin.

 

Date qui coïncide avec la fin de bien des contrats sur le vieux-continent. On éviterait donc un chaos de négociations contractuelles pour permettre aux joueurs de disputer une poignée de matchs de fin de campagne.

 

Jouera-t-on les matchs restants d’ici le 30 juin? On peut se permettre d’en douter.

 

Il fallait toute de même fixer une date à partir de laquelle on pourra planifier la suite. Une suite qui arrivera à vitesse grand V. L’été dernier, le premier tour de qualification de la Ligue des Champions débutait le 9 juillet.

 

Si on ne joue pas un match de plus, restera à savoir comment déterminer des classements finaux. Tant au sommet que dans les bas fonds. Dans un univers de montée/descente d’une division à une autre, le fait d’être promu ou relégué est souvent bien plus important pour la santé financière d’un club que l’opportunité de soulever le trophée.

 

Répercussions américaines

 

Il est difficile d’en évaluer l’ampleur, mais les récentes annonces de l’UEFA pourraient avoir d’importantes répercussions de ce côté-ci de l’Atlantique.

 

L’attrait de rester en Europe jusqu’à l’Euro 2021, incitera-t-il certains joueurs à retarder leur arrivée en MLS? La fenêtre des transferts estivale sera-t-elle modifiée? Des questions préoccupantes pour les dirigeants de clubs MLS.

 

Le circuit Garber souhaite évidemment reprendre le plus rapidement possible. Après les commentaires de Donald Trump en début de semaine, il ne faudra toutefois pas retenir son souffle.

 

Les 8 semaines sans regroupement de 50 personnes ou plus exigées par le président américain forceront l’Impact de Montréal à replacer un minimum de 7 matchs, dont 2 à domicile.

 

Vendredi dernier, Kevin Gilmore parlait de la volonté de la MLS de maintenir un calendrier de 34 matchs. Si la ligue se tient à ce souhait et que les matchs ne reprennent qu’à la mi-mai (voir début juin), les joueurs devront être faits de téflon pour passer à travers.