Les visages étaient longs dans le camp de l’Impact, au terme de ce revers de 5–2 devant le grand Thierry Henry et sa bande.

Il a fallu attendre plusieurs minutes après le match pour rencontrer l’entraîneur-chef Jesse Marsch, puisqu’il s’est entretenu longtemps avec ses hommes dans le vestiaire. Il faut croire que Marsch a haussé le ton, puisque son visage en disait long lorsqu’il s’est présenté pour son point de presse.

Depuis la première fois que j’ai rencontré Jesse Marsch, il m’a toujours épaté par son assurance devant les médias. Depuis le premier jour, il a toujours paru confiant et en plein contrôle de la situation. Mais pour la première fois, un entraîneur complètement décontenancé s’est présenté devant nous, Marsch était furieux !

Plusieurs fois lors du point de presse, il a pris de longues respirations avant de parler. On sentait vraiment qu’il bouillait à l’intérieur et pour une rare fois, il ne répondait pas spontanément aux questions comme il a l’habitude de le faire avec confiance.

Cette défaite a fait très mal à l’entraîneur. Lorsque son équipe a pris les devants 1–0, il a commencé à y croire. Lorsque son équipe a repris l’avance 2–1 par l’entremise de Justin Mapp, l’entraîneur a vraiment commencé à penser que son équipe pouvait battre les Red Bulls, et pour cause.

L’Impact a disputé sa meilleure demie de la saison en 1re mi-temps. Le ballon circulait bien, les joueurs affichaient une belle confiance en leurs moyens et par-dessus tout, la défense semblait être sur la bonne voie de neutraliser la puissante attaque des Red Bulls.

Mais tout a basculé lorsque Matteo Ferrari a provoqué un penalty avec une faute en fin de première mi-temps.

C’est à ce moment que l’entraîneur a perdu ses moyens, tout comme ses joueurs. De ma position sur les lignes de côté, j’ai pu voir à quel point Jesse Marsch était abattu à la suite de cette décision.

La frustration était également palpable du côté de Bernardo Corradi, que j’ai rencontré à la mi-temps. Tout le monde en voulait à l’officiel pour cette décision qui venait de scier les jambes des Montréalais.

La frustration était encore présente en début de 2e mi-temps et l’Impact s’est éloigné de son plan de match, qui visait à jouer de façon rapprochée, afin de limiter l’espace de manœuvre de Thierry Henry, en particulier. Il n’en fallait pas plus pour que le grand joueur français prenne le contrôle de la rencontre.

UN VESTIAIRE SILENCIEUX

Après avoir rencontré l’entraîneur, on a vite compris en entrant dans le vestiaire que les joueurs étaient dans le même état d’esprit. Les regards étaient fixes et l’ambiance était très lourde.

Matteo Ferrari ne digérait toujours pas la décision de l’officiel sur le penalty et il a ainsi refusé de nous parler pour éviter des sanctions de la MLS…c’est compréhensible.

Tous les joueurs questionnés semblaient en accord avec le fait que l’équipe a disputé un match en deux temps. Une première demie remplie d’espoir et une 2e complètement à l’opposé. Il est impossible d’espérer gagner un match quand on laisse un joueur comme Thierry Henry manœuvrer à sa guise et ça les joueurs en étaient bien conscients.

HENRY LE GENTLEMAN

Après le match, j’ai eu l’occasion de réaliser une entrevue avec Thierry Henry, le joueur du match, avec 3 buts et une passe. Henry a ainsi marqué 5 buts à ses 2 derniers matchs, après avoir été réduit au silence lors des deux premières rencontres de la saison. Lorsque je lui ai demandé de me parler de sa performance et de celle de son équipe, il a rapidement rendu hommage à l’Impact.

Il a tenu à mentionner la performance de l’Impact en première mi-temps, que l’équipe méritait un meilleur sort que le pointage de 2–2 à la mi-temps et que l’Impact leur avait rendu la tâche difficile. Avec une marque finale de 5–2, il serait facile de penser que Henry usait d’un peu de sarcasme, mais je l’ai cru sur parole.

En première demie, Henry semblait frustré sur le terrain. Il réagissait vivement à toutes les mauvaises passes de ses coéquipiers et semblait toujours remettre en question les décisions de ses collègues de travail. On l’a également vu échanger quelques mots avec Patrice Bernier, en français évidemment. Clairement, Henry était dérangé par le fait que son équipe retournait au vestiaire avec une égalité de 2–2.

Mais Henry a fait basculer le match grâce à sa performance grandiose en 2e mi-temps. Il a démontré à quel point il possède des qualités supérieures. Son 2e but marqué sur un tir en se retournant paraissait si facile, mais techniquement, c’était un exploit. Oui, l’Impact a laissé beaucoup d’espace de manœuvre à Henry, mais ce dernier a su en profiter, grâce à son talent indéniable.

UNE DURE SEMAINE

Jesse Marsch et sa troupe devront rapidement retrousser leurs manches. Mercredi, ils seront attendus de pied ferme par le Real Salt Lake, qui figure en tête du classement de l’association Ouest, grâce à 3 victoires en 4 rencontres. Trois jours plus tard, ils rencontreront le Toronto FC au stade olympique.

Les rouges n’ont toujours pas de victoire cette saison, comme l’Impact, mais ils devraient être particulièrement motivés pour ce duel, qui s’annonce très physique !

Bonne semaine chers amateurs de ballon rond !