BRUXELLES (AFP) - De Zurich à Bruxelles, l'Europe du soccer s'apprête à vivre dès lundi une nouvelle semaine d'intense activité sur le front de la réforme des transferts internationaux de joueurs réclamée depuis plus de deux ans par la Commission européenne.

Négociations intra muros lundi à Zurich au siège de la Fédération internationale de soccer (FIFA), visite des autorités du soccer mercredi à la Commission européenne à Bruxelles, et réunion technique entre experts vendredi toujours à Bruxelles: les rendez-vous importants vont se succéder.

L'exécutif européen attend avec une impatience non dissimulée les propositions que va lui faire la FIFA cette semaine en vue de conformer ses règlements à la législation européenne en matière de concurrence et de libre circulation des travailleurs.

Il reste donc très peu de temps à la FIFA et au groupe de travail mis en place avec l'Union européenne de soccer (UEFA) pour rédiger son projet de réforme. Ou plutôt pour le faire accepter par l'ensemble des composantes de la famille du football.

Hors, les négociations de la semaine dernière ont montré l'étendue des divergences entre représentants des clubs (le G14, groupement de 14 puissants clubs européens) et des joueurs (la FIFPro, syndicat des joueurs professionnels) sur le point précis de la durée et du respect des contrats.

Blatter à Bruxelles

Les clubs estiment qu'un contrat de longue durée signé entre une équipe et un joueur ne peut être rompu unilatéralement avant trois ans. La FIFA soutient ce principe de stabilité qui selon elle "permet de bâtir une équipe tout en préservant la sécurité d'emploi des joueurs de soccer". Le G14 a également émis l'idée de sanctions sportives en cas de rupture unilatérale de contrat.

Les joueurs réclament eux davantage de liberté et désirent pouvoir librement changer de club tous les deux ans.

La Commission ne s'est pas encore prononcée publiquement sur ce point précis mais attend que la FIFA lui précise les critères objectifs qui pourrait justifier sa proposition.

En attendant de se rendre à Bruxelles, la FIFA espère que clubs et joueurs parviendront rapidement à rapprocher leurs points de vue. "J'y crois. Leurs positions ne sont pas tellement éloignées et la bonne volonté des parties devraient faire triompher le bon sens", pronostiquait mardi dernier Michel Zen-Ruffinen, secrétaire général de la FIFA.

Moins optimistes, la FIFPro et le G14 n'osaient plus vraiment croire à un accord même s'ils ont accepté de se revoir lundi à Zurich.

"Même sans l'accord des joueurs, nous ferons nos propositions à la Commission cette semaine", assurait vendredi le directeur exécutif de l'UEFA, Gerhard Aigner. "Notre bonne volonté est évidente et la Commission sera satisfaite de notre projet", ajoutait-il.

C'est ce qu'espèrent Joseph Blatter et Lennart Johansson, respectivement présidents de la FIFA et de l'UEFA, qui rencontreront mercredi à Bruxelles les Commissaires européens concernés par le dossier.