LONDRES - Valence doit à une erreur défensive de repartir de Stamford Bridge avec seulement un verdict nul (1-1), dans un quart de finale aller de Ligue des Champions maîtrisé, qui jette un doute sur le statut de favori d'une équipe de Chelsea puissante mais sans idées.

Depuis plusieurs semaines, Chelsea rappelle à longueur d'interviews qu'elle vise un quadruplé historique (championnat, coupes nationales, Ligue des Champions), tandis que l'Angleterre, forte de son autoproclamé "meilleur championnat du monde", prépare la demi-finale Chelsea-Liverpool dont le vainqueur affrontera, promis juré, Manchester United à Athènes.
Jose Mourinho s'est-il laissé bercer par le triomphalisme ambiant? S'est-il dit que la puissance des siens allait broyer une opposition diminuée par les absences et 4e d'un "championnat mineur"?

Toujours est-il qu'il avait aligné une équipe inhabituellement offensive avec trois attaquants de métier, Salomon Kalou, Andreï Shevchenko et Didier Drogba.

Cela semblait d'abord fonctionner. Drogba était juste court sur un centre d'Ashley Cole (3) et Kalou, servi par Andreï Shevchenko, voyait sa frappe en pivot renvoyée par la barre (10).

Mais le choix de Mourinho s'avérait rapidement relever de l'arrogance. Valence, qui n'avait pas à rougir de la comparaison avec l'organisation londonienne, se montrait supérieur techniquement, et, avec calme, pointait le bout du nez.

David Silva accélérait, servait David Villa à gauche et maugréait à bon droit quand son partenaire l'oubliait pour frapper à côté (11).

Encore seul, il se retrouvait à deux doigts de détourner une frappe non cadrée de Joaquin (21). Petr Cech s'échauffait sur un tir d'Asier Del Horno (22) mais Silva le refroidissait avec un des buts de l'année.


Refus d'abdiquer

Il récupérait le ballon au milieu, s'avançait sur l'aile gauche, et de 25 m, décochait une frappe du gauche magnifique dans le haut du petit filet opposé de Cech (30).

Le refus d'abdiquer est la marque de fabrique de Chelsea, déjà rentrée menée aux vestiaires par Porto avant de renverser la vapeur (2-1). Les "Blues" semblaient répéter cette résurrection quand ils profitaient d'un mauvais dégagement de Santiago Canizares et de la seule erreur valenciane.

Ashley Cole balançait un long ballon sur lequel Roberto Ayala, peu attentif, laissait Drogba devancer Canizares de la tête pour son sixième but de la compétition (53, 1-1).

Chelsea asseyait sa domination mais abusait de longs ballons et de centres, pratiquant un jeu sans imagination, qui peut suffire à déstabiliser Sheffield ou Watford le week-end, mais pas Valence le mercredi.

Certes, Canizares se trouait sur un corner, et Luis Miguel détournait du bout du pied un ciseau retourné de Shevchenko (84). Mais une défaite espagnole aurait été injuste.

Pour Chelsea, la perspective d'une nouvelle désillusion dans une Ligue des Champions qui est leur principal objectif, est loin d'être à exclure.