CHATEL-SAINT-DENIS, Suisse - La résurrection des Bleus dans l'Euro 2008 passera-t-elle par le retour de Patrick Vieira face à l'Italie?

"Patrick, il aide dans le jeu. Il apporte beaucoup offensivement, et au milieu", a déclaré dimanche Franck Ribéry, à Châtel-Saint-Denis, le camp d'entraînement des Bleus en Suisse.

Le meneur de jeu du Bayern de Munich, champion d'Allemagne, a reconnu que Vieira, victime d'une légère déchirure à la cuisse gauche fin mai lors de la préparation à Toulouse, était le seul joueur du groupe des 23 n'étant peut-être pas à 100 pour cent de ses possibilités.

"Patrick a envie de jouer. Il est chaud dans sa tête, plus qu'à 100 pour cent. Mais sa cuisse est-elle à 100 pour cent?", a repris Ribéry.

Absent contre la Roumanie (0-0) et les Pays-Bas (1-4), le capitaine des Bleus aux 105 sélections espère rééditer dans cet Euro 2008 sa performance du Mondial 2006. En demi-teinte lors des deux premières rencontres du premier tour face à la Suisse (0-0) et à la Corée du Sud (1-1), il avait remis les Bleus sur de bons rails lors du match décisif face au Togo (2-0) en ouvrant le score sur une passe de... Ribéry.

Il avait ensuite rayonné, marquant notamment un autre de ses six buts en équipe de France face à l'Espagne en huitième de finale.

Connu pour son franc-parler, Franck Ribéry a mis dimanche les pieds dans le plat à propos des défaillances de l'équipe de France lors de ce début d'Euro. Le périple austro-suisse des Bleus pourrait s'achever par un retour au bercail prématuré, en cas de défaite face à l'Italie, championne du monde, mardi, à Zurich.

"On défend trop, il faut plus se libérer, jouer décontracté", a repris le nouveau meneur de jeu des Bleus, qui ne se prend pas pour le nouveau Zidane.

"Il manque, 'Zizou', a avoué Ribéry. C'est dans les moments difficiles qu'on aime parler des anciens joueurs. Il manque en équipe de France. S'il était là, il prendrait le ballon et irait marquer trois buts.

"Il faut tenter plus de choses, a estimé l'ex-Marseillais. Il faut attaquer tous ensemble, défendre tous ensemble, ce qu'on n'a pas fait."

Ribéry se sent monter en régime. "J'ai joué libéré contre les Pays-Bas, j'étais mieux que contre la Roumanie", a-t-il dit.

S'il est content du retour en attaque de Thierry Henry, buteur contre les Pays-Bas, il n'a pas compris que Karim Benzema n'ait pas eu voie au chapitre face aux "Oranje", contrairement à Nicolas Anelka et Bafétimbi Gomis lancés en cours de jeu par Raymond Domenech.

"Tout le monde voyait Benzema, plus que Gomis ou Anelka. Le coach a décidé", a regretté Ribéry, qui entretient une relation privilégiée avec le meilleur buteur de L1. "Ca n'a pas été facile pour lui, il pensait qu'il allait entrer en jeu. Mais je suis là pour discuter avec lui, pour qu'il soit à 100 pour cent mentalement."

Vieira, Henry, les anciens champions du monde seront-ils les sauveurs? Lilian Thuram, le vétéran de 36 ans aux 141 sélections, a reconnu lors de l'émission 'Télé Foot' être passé à travers face aux Pays-Bas.

"En défense, c'est différent de la Coupe du monde où on ne prenait pas de but. Mais les Pays-Bas ont eu de la réussite", a glissé Ribéry, avant d'ajouter que les 11 titulaires face à l'Italie devraient "mourir sur le terrain".

"On a eu de la mobilité pour attaquer, elle a manqué pour défendre. On a fait des erreurs de placement défensivement, mais cela ne concerne pas que les quatre de derrière", a souligné le gardien Grégory Coupet, reconnaissant avoir connu face aux Pays-Bas "la plus belle raclée" de sa carrière.

"On a eu des occasions, mais défensivement, offensivement et au milieu de terrain, on a pris l'eau", a ajouté le gardien septuple champion de France avec l'Olympique Lyonnais. "Face à l'Italie, l'exploit est possible avec un peu de réussite. On a des bons joueurs dans toutes les lignes. On a les moyens techniquement, physiquement, collectivement. On peut monter en puissance."