Wilkinson refuse la guerre des sexes
Soccer mardi, 15 mai 2012. 21:24 dimanche, 15 déc. 2024. 03:49
BAIE D'URFÉ, Québec - L'équipe canadienne de soccer féminin participera à ses deuxièmes Jeux olympiques d'affilée, cet été, en Angleterre. L'équipe masculine du Canada, elle, est absente des JO depuis 1984. Rhian Wilkinson pourrait en profiter pour réclamer à grands cris certains privilèges au nom de la sélection nationale qui représente le mieux notre pays sur la scène mondiale du foot. Mais ce n'est pas son genre.
Du moins, ce n'est plus sa façon de voir les choses. Pas à 29 ans, alors que l'athlète de Baie d'Urfé, dans l'ouest de l'île de Montréal, en sera peut-être à son dernier tournoi international d'envergure.
Aux yeux de Wilkinson, qui a enfilé le maillot canadien 118 fois depuis le mois d'avril 2003, les succès de l'équipe canadienne féminine à l'échelle internationale n'appartiennent pas qu'aux joueuses. Ils rejaillissent sur tout le monde.
« C'est quelque chose de bien pour le soccer dans son ensemble au Canada, souligne-t-elle. Hommes ou femmes, on s'en fout. Tout le monde peut agir comme modèles pour les jeunes. Quand nous avons une opportunité de faire quelque chose de bien au plus haut niveau, il faut la saisir. »
Wilkinson n'a pas toujours été aussi sereine. Il faut dire qu'à une certaine époque, c'était difficile de l'être quand, malgré le rendement supérieur de l'équipe féminine, c'est dans le panier de la sélection masculine que l'Association canadienne avait tendance à mettre presque tous ses œufs.
« Pendant trop longtemps, nous avions le sentiment d'être en opposition aux joueurs de l'équipe masculine. Nous n'avions pas l'impression d'être traitées en égales », dit celle qui a pris part à elle seule à trois phases finales de la Coupe du monde, en 2003, 2007 et 2011, tandis qu'aucun homme canadien n'a disputé un Mondial depuis 1986.
« Ça m'irritait au plus haut point de devoir revendiquer qu'une femme mérite la même reconnaissance qu'un homme à titre d'athlète, ajoute Wilkinson. Et de leur côté, les hommes étaient en colère contre nous parce qu'à leurs yeux, nous n'arrêtions pas de faire beaucoup de cas à propos de tout et de rien.
« Mais je dois reconnaître que ces dernières années, l'Association canadienne a vraiment répondu à l'appel en essayant de nous fournir un environnement de travail professionnel, où les revenus sont équitables. En ce sens que si les hommes reçoivent de l'argent pour quelque chose, les femmes en reçoivent aussi. »
Les montants accordés aux femmes ne sont pas aussi importants que ceux donnés aux hommes, mais les membres de l'équipe féminine ont négocié une forme de compensation qui tient compte des assistances à leurs matchs. Puisque l'équipe féminine attire pratiquement toujours de bonnes foules lorsqu'elle joue au Canada, cela permet de panser un peu les blessures du passé.
« Je suis contente de voir que nous commençons à avoir une relation avec les joueurs de l'équipe canadienne masculine. Jusqu'ici, je ne connaissais personne au sein de leur équipe, et je joue pour le Canada depuis une décennie, reconnaît Wilkinson. J'aimerais que l'équipe féminine soit une ressource de soutien pour les hommes. J'ai adoré regarder notre équipe masculine pendant le tournoi de qualification olympique, et ça m'a brisé le cœur quand ils ont été éliminés. »
Le goût de courir
La longévité de Wilkinson avec l'équipe canadienne est remarquable puisqu'elle se qualifie elle-même de joueuse sans talent particulier pour le soccer. C'est à force de travail et d'acharnement qu'elle a obtenu - et gardé - sa place au sein de la sélection nationale. C'est d'ailleurs au poste de défenseur latéral que cette ancienne attaquante œuvre depuis cinq ans. On y exploite ainsi sa grande résistance physique en l'utilisant comme ailier dans le couloir droit.
« Si tu n'as pas de talent particulier, tu dois exploiter les aspects où tu excelles et être très bonne dans ça, explique celle que ses parents ont inscrit au soccer à l'âge de 6 ans - mais pas sa sœur jumelle Sara - parce qu'elle avait beaucoup d'énergie et adorait courir dehors.
« J'essaie d'être la plus en forme dans l'équipe. Je fais les petites choses de la meilleure façon possible, pour prouver que je mérite d'être sur le terrain moi aussi. »
Ironiquement - ou peut-être pas - le col bleu qu'est Wilkinson a développé une amitié avec Christine Sinclair, la superstar de l'équipe canadienne.
« Tout le monde s'excuse quand on me parle de Christine, mais je suis d'avis qu'on ne la vante pas assez, dit Wilkinson de la meilleure buteuse dans l'histoire de la sélection canadienne. Elle est tellement modeste, et en même temps une telle superstar sur le terrain que jouer avec elle est une expérience unique.
« Habituellement, les grandes joueuses ne peuvent jouer que d'une manière et l'entraîneur n'a pas d'autre choix que d'adapter son approche en fonction de ça. Mais Christine est tellement polyvalente qu'elle trouve toujours sa place, peu importe quelle formation l'entraîneur choisit. Le ballon finit toujours par passer naturellement par elle. »
Sinclair sera évidemment la footballeuse canadienne à surveiller aux Jeux de Londres. Mais Wilkinson aura aussi son rôle à jouer.
Du moins, ce n'est plus sa façon de voir les choses. Pas à 29 ans, alors que l'athlète de Baie d'Urfé, dans l'ouest de l'île de Montréal, en sera peut-être à son dernier tournoi international d'envergure.
Aux yeux de Wilkinson, qui a enfilé le maillot canadien 118 fois depuis le mois d'avril 2003, les succès de l'équipe canadienne féminine à l'échelle internationale n'appartiennent pas qu'aux joueuses. Ils rejaillissent sur tout le monde.
« C'est quelque chose de bien pour le soccer dans son ensemble au Canada, souligne-t-elle. Hommes ou femmes, on s'en fout. Tout le monde peut agir comme modèles pour les jeunes. Quand nous avons une opportunité de faire quelque chose de bien au plus haut niveau, il faut la saisir. »
Wilkinson n'a pas toujours été aussi sereine. Il faut dire qu'à une certaine époque, c'était difficile de l'être quand, malgré le rendement supérieur de l'équipe féminine, c'est dans le panier de la sélection masculine que l'Association canadienne avait tendance à mettre presque tous ses œufs.
« Pendant trop longtemps, nous avions le sentiment d'être en opposition aux joueurs de l'équipe masculine. Nous n'avions pas l'impression d'être traitées en égales », dit celle qui a pris part à elle seule à trois phases finales de la Coupe du monde, en 2003, 2007 et 2011, tandis qu'aucun homme canadien n'a disputé un Mondial depuis 1986.
« Ça m'irritait au plus haut point de devoir revendiquer qu'une femme mérite la même reconnaissance qu'un homme à titre d'athlète, ajoute Wilkinson. Et de leur côté, les hommes étaient en colère contre nous parce qu'à leurs yeux, nous n'arrêtions pas de faire beaucoup de cas à propos de tout et de rien.
« Mais je dois reconnaître que ces dernières années, l'Association canadienne a vraiment répondu à l'appel en essayant de nous fournir un environnement de travail professionnel, où les revenus sont équitables. En ce sens que si les hommes reçoivent de l'argent pour quelque chose, les femmes en reçoivent aussi. »
Les montants accordés aux femmes ne sont pas aussi importants que ceux donnés aux hommes, mais les membres de l'équipe féminine ont négocié une forme de compensation qui tient compte des assistances à leurs matchs. Puisque l'équipe féminine attire pratiquement toujours de bonnes foules lorsqu'elle joue au Canada, cela permet de panser un peu les blessures du passé.
« Je suis contente de voir que nous commençons à avoir une relation avec les joueurs de l'équipe canadienne masculine. Jusqu'ici, je ne connaissais personne au sein de leur équipe, et je joue pour le Canada depuis une décennie, reconnaît Wilkinson. J'aimerais que l'équipe féminine soit une ressource de soutien pour les hommes. J'ai adoré regarder notre équipe masculine pendant le tournoi de qualification olympique, et ça m'a brisé le cœur quand ils ont été éliminés. »
Le goût de courir
La longévité de Wilkinson avec l'équipe canadienne est remarquable puisqu'elle se qualifie elle-même de joueuse sans talent particulier pour le soccer. C'est à force de travail et d'acharnement qu'elle a obtenu - et gardé - sa place au sein de la sélection nationale. C'est d'ailleurs au poste de défenseur latéral que cette ancienne attaquante œuvre depuis cinq ans. On y exploite ainsi sa grande résistance physique en l'utilisant comme ailier dans le couloir droit.
« Si tu n'as pas de talent particulier, tu dois exploiter les aspects où tu excelles et être très bonne dans ça, explique celle que ses parents ont inscrit au soccer à l'âge de 6 ans - mais pas sa sœur jumelle Sara - parce qu'elle avait beaucoup d'énergie et adorait courir dehors.
« J'essaie d'être la plus en forme dans l'équipe. Je fais les petites choses de la meilleure façon possible, pour prouver que je mérite d'être sur le terrain moi aussi. »
Ironiquement - ou peut-être pas - le col bleu qu'est Wilkinson a développé une amitié avec Christine Sinclair, la superstar de l'équipe canadienne.
« Tout le monde s'excuse quand on me parle de Christine, mais je suis d'avis qu'on ne la vante pas assez, dit Wilkinson de la meilleure buteuse dans l'histoire de la sélection canadienne. Elle est tellement modeste, et en même temps une telle superstar sur le terrain que jouer avec elle est une expérience unique.
« Habituellement, les grandes joueuses ne peuvent jouer que d'une manière et l'entraîneur n'a pas d'autre choix que d'adapter son approche en fonction de ça. Mais Christine est tellement polyvalente qu'elle trouve toujours sa place, peu importe quelle formation l'entraîneur choisit. Le ballon finit toujours par passer naturellement par elle. »
Sinclair sera évidemment la footballeuse canadienne à surveiller aux Jeux de Londres. Mais Wilkinson aura aussi son rôle à jouer.