STUTTGART (AP) - Zinédine Zidane est encore bon pour le service. Le capitaine des Bleus, qui mettra un terme à sa carrière à l'issue de la Coupe du monde en Allemagne, a livré mardi soir face à la Suisse (0-0) son meilleur match en Bleu depuis l'Euro portugais il y a deux ans et fait taire les inquiétudes sur sa forme physique.

Depuis la mémorable victoire in extremis des Français sur les Anglais au premier tour du championnat d'Europe (2-1), Zidane, dont la carrière internationale a connu une parenthèse d'un an lors de la saison 2004-2005, n'avait plus joué en compétition avec la maîtrise et la sérénité affichée contre les Suisses au Gottlieb-Daimler-Stadion de Stuttgart.

Resté sur la pelouse pendant l'intégralité du match, le futur retraité a plané sur les débats au milieu de terrain, offrant de nombreuses opportunités de buts à Thierry Henry, qui n'a jamais su en profiter.

Ses passes dans le dos de la défense suisse à destination de Franck Ribéry, avec lequel il s'entend à merveille sur le terrain, auraient mérité un meilleur sort, mais les attaquants tricolores n'étaient décidément pas en verve mardi soir.

Zidane, qui fêtera ses 34 ans lors du dernier match de poule des Français contre le Togo le 23 juin à Cologne, avait fait naître des interrogations sur sa forme physique lors des matches de préparation des Bleus.

Face au Mexique (1-0) fin mai au Stade de France, "Zizou", qui fêtait alors sa 100e sélection, avait été l'ombre de lui-même et n'avait jamais pesé sur le jeu de son équipe. Contre le Danemark (2-0) à Lens, il avait encore une fois perdu trop de ballons mais sa dernière sortie, contre la Chine (3-1), avait enfin rassuré les supporters de Bleus.

En retrait depuis deux saisons avec le Real Madrid -ses performances décevantes en club ont joué un rôle important dans sa décision de partir à la retraite-l'ancien Ballon d'Or élu trois fois joueur FIFA de l'année s'est fixé un dernier objectif, le Mondial, et veut quitter la scène sur une bonne note.

"Je sais que ces moments seront de plus en plus rares", a-t-il déclaré. "Que ça, bientôt, je ne le vivrai plus. Sur le terrain, c'est vrai, j'arrive à la fin."

Zidane n'a plus le niveau de 1998 et 2000, les années glorieuses des Bleus champions du monde et champions d'Europe. Mais il est en meilleur état qu'à l'été 2002. Il y a quatre ans, arrivé en Asie pour la Coupe du monde auréolé d'une victoire en Ligue des champions avec le Real, le buteur exceptionnel de la finale contre le Bayer Leverkusen avait été contraint d'assister au fiasco des Français en spectateur.

Blessé à la cuisse lors d'un match de préparation contre la Corée du Sud (3-2), Zidane n'avait pas pu jouer les matches du Mondial contre le Sénégal (0-1) et l'Uruguay (0-0). Il avait disputé le dernier match de poule contre le Danemark (2-0), mais trop diminué, n'avait rien pu faire pour éviter la déroute tricolore.

Agé alors de 29 ans, le milieu de terrain avait disputé 53 matches avant d'entamer sa préparation au Mondial et sortait d'une saison physiquement et nerveusement éprouvante avec le Real. Cet été, "Yazid" a quatre ans de plus mais avait joué seulement 44 matches avant le début de la préparation à Tignes.

Zidane n'a pas échappé aux blessures cette saison, mais sa pubalgie associée à une rupture musculaire à l'adducteur droit est intervenue assez tôt, le tenant au repos du 7 septembre au 1er octobre puis du 25 octobre au 18 novembre. Il a eu tout le temps de récupérer et a ensuite géré avec expérience sa fin de saison au Real, en se ménageant dans l'optique du Mondial, où il souhaite passer le relais en beauté.

"On ne pense pas à ma dernière (sélection)", a-t-il déclaré. "C'est plutôt un début pour les autres qu'une fin pour Zidane, Thuram et peut-être d'autres joueurs."


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