RENNES (AFP) - Olivier de Kersauson, à bord de Geronimo, a estimé vendredi qu'il avait définitivement perdu toute chance de battre le record du Trophée Jules-Verne (tour du monde à la voile en équipage), car il n'avait "aucun avenir météo", selon une vacation radio diffusée par son équipe.

"Je pense que c'est fini. C'est foutu, on ne peut rien faire. C'est impossible, il n'y a pas un souffle d'air dans l'Atlantique. Il n'y a que 3 noeuds de prévu sur demain et après demain", a expliqué le navigateur français, abattu.

Geronimo avait besoin d'une moyenne de 16,89 noeuds pour battre le record de Bruno Peyron sur Orange (64 j 8 h 37 min 24 sec en mai 2002).

Olivier de Kersauson, 58 ans, devait franchir la ligne d'arrivée virtuelle au large d'Ouessant avant le 16 mars 2003, à 11 h 36 min et 33 sec (heure GMT) pour battre le record de Bruno Peyron.

"Trois noeuds de vent, c'est le souffle qu'on ressent sur le visage quand on marche dans la rue. Il y a des yeux embués à bord. Mais, ça va passer. On n'a pas mérité ce qui nous arrive. C'est comme Schumacher qui s'arrête au stand et on ne peut pas lui donner d'essence", a poursuivi le navigateur.

Geronimo pourrait toucher terre lundi ou mardi. Olivier de Kersauson, ancien second d'Eric Tabarly, en était à sa cinquième participation dans le Trophée Jules-Verne (abandon en 1993, arrivée en retard en 1994, abandon en 1996, record en 1997).