Je me souviens d’une entrevue réalisée avec l’ancien commissaire de la Ligue canadienne, Larry Smith. Nous sommes, si ma mémoire est bonne, en 1993 et le commissaire fait le tour du circuit pour vendre l’expansion de sa Ligue. En ajoutant Las Vegas, Baltimore, Sacramento et Shreveport à son circuit, la LCF fait une incursion aux États-Unis et devient une Ligue à douze formations.

Durant les deux prochaines saisons, la LCF connaîtra plusieurs autres changements avant de conclure que l’aventure américaine n’était pas une si bonne idée après tout. La mésaventure américaine aura toutefois un bon côté. Une décennie après un départ tumultueux, les Alouettes étaient de retour dans la métropole.

Le rapide passage aux États-Unis aura permis de découvrir un jeune quart-arrière que la NFL avait oublié au repêchage de 1993, Anthony Calvillo. Le Californien amorcera sa carrière avec le Posse de Las Vegas et jouera deux saisons à Hamilton après la dissolution du Posse.

Pour réussir dans la ville du Canadien, il fallait une équipe de football gagnante, sinon, les jours des Alouettes étaient comptés avant même le botté d’ouverture. S’amenant à titre de joueur autonome, Anthony Calvillo deviendra ce joueur durant les 15 prochaines saisons.

Des records, et non les moindres, aucun quart dans l’histoire de la LCF en a autant. Près de 80 000 verges par la passe, 455 touchés, 5892 passes complétées. C’est à croire que le jeu au sol n’existait pas quand Calvillo était derrière son joueur de centre.

Au-delà des records, des Coupes Grey, des titres personnels qu’il a remportés durant sa carrière, Anthony Calvillo était plus montréalais que plusieurs athlètes professionnels qui travaillent à Montréal. Ses coéquipiers au cours des années à Montréal vous diront tous que Calvillo était un athlète d’exception et un homme de grande qualité, gentil et professionnel jusqu’au bout des doigts.

J’étais au match des Alouettes face aux Roughriders de la Saskatchewan en 2013 lorsque Calvillo a été frappé par Ricky Foley. Il avait fallu attendre quelques jours avant que la direction des Alouettes confirme qu’il souffrait d’une commotion cérébrale. Le 4 septembre, l’équipe le plaçait sur la liste des blessés. Il n’a pas joué au football depuis.

Anthony Calvillo a fait vibrer Montréal comme peu de joueurs de football ont réussi à le faire avant lui. Sa place au Panthéon est assurée, son souvenir dans nos mémoires indélébile.

Stéphane Langdeau

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