GENÈVE - Le cascadeur qui avait sauté en parachute déguisé en James Bond lors de la cérémonie d'ouverture des JO de Londres en 2012, s'est tué mercredi en Suisse en faisant un saut en « wingsuit », un sport extrême consistant à sauter en combinaison en forme d'ailes, selon la police suisse.

Mark Sutton, 42 ans, s'est écrasé mercredi en matinée après avoir percuté une ligne de crête, près de la ville de Martigny (canton du Valais), non loin de la frontière franco-suisse.

Deux hommes, faisant partie d'un groupe d'adeptes de ce sport extrême venus du monde entier se livrer dans les Alpes à leur passion, se sont élancés depuis un hélicoptère à une altitude de 3300 mètres, selon la police valaisanne.

Ils ont volé en restant proches du relief et voulaient se poser dans un hameau, appelé Le Peuty.

Durant ce vol, l'un des deux hommes, Mark Sutton, a fait une chute mortelle, après avoir percuté une ligne de crête.

« L'enquête est en cours, on peut imaginer que le malheureux a choisi une trajectoire trop proche du sol, avec un choc à 200 ou 250 km/heure, il a été tué sur le coup », a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police du canton du Valais.

Le groupe d'adeptes de wingsuit, dont faisait partie Mark Sutton, est basé à Chamonix, en France, et est composé d'une vingtaine d'adeptes, considérés comme étant les meilleurs au monde de cette discipline.

Le groupe avait été invité par une entreprise spécialisée dans les sports extrêmes, qui réalise des films diffusés sur Internet.

Mark Sutton avait été la doublure de Daniel Craig dans l'une des séquences les plus marquantes de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, associé à un autre cascadeur déguisé en reine Elizabeth II.

Gary Connery, le cascadeur qui était déguisé en reine Elizabeth lors de la cérémonie des JO, a rendu hommage jeudi dans le tabloïd britannique The Sun à Mark Sutton, un ami « formidable, intelligent et drôle ».

Le wingsuit est un sport extrême inventé par un Français, Patrick de Gayardon (1960-1998), en 1994. L'homme est décédé en 1998, lors d'un incident survenu à l'ouverture de son parachute, équipement indispensable pour un saut en wingsuit.

Patrick de Gayardon avait plus de 12 000 sauts à son actif.

Selon la police du canton du Valais, il n'y a aucune réglementation particulière pour pratiquer ce sport extrême en Suisse. Il faut une licence de parachutiste et ne pas s'aventurer dans les zones où il y a des restrictions de vols, comme celles proches des aéroports.

La ville française de Chamonix avait interdit l'été dernier le wingsuit à la suite de deux accidents, mais l'a de nouveau autorisé cette année, avec diverses restrictions horaires, pour éviter notamment les accidents avec les parapentistes.

Mark Sutton est la première victime dans le canton du Valais en BASEjump ou en wingsuit. D'autres régions en Suisse, comme le Lauterbrunnen, dans l'Oberland Bernois, sont courues par les amateurs de BASEjump.

Le BASEjump est un autre sport extrême qui consiste à sauter en parachute à partir d'un point fixe très élevé, et non pas à partir d'un avion ou d'un hélicoptère.

Le mot « BASE » est un acronyme formé à partir des initiales des quatre catégories de points fixes utilisés pour le BASEjump, soit B pour Building, A pour Antenne, S por Spans (pont) et E pour Earth (falaise).

La ville française de Chamonix avait interdit l'été dernier le wingsuit à la suite de deux accidents, mais l'a nouveau autorisé cette année, avec diverses restrictions horaires, pour éviter notamment les accidents avec les parapentistes.