Courir 300 kilomètres.
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 21:52 lundi, 1 oct. 2012. 18:51J‘ai l‘impression que je viens d‘accomplir un des défis les plus intéressant de ma carrière de coureur. En quinze ans, je n‘avais jamais couru autant sans permettre à mon corps de se reposer une seule journée pour récupérer. Je vous explique.
À la toute fin du mois d‘août, Yanick Bouchard et moi nous étions mis d‘accord pour réaliser un défi qui sortirait de l‘ordinaire. Nous avions décidé de courir dix kilomètres à chaque journée du mois de septembre. La difficulté n‘était pas tant de courir dix kilomètres, mais plutôt de le faire trente jours de suite sans s‘accorder les périodes de repos nécessairement prévues pour de la récupération dans tout bon plan d‘entraînement. Et bien malgré les douleurs, les courbatures et les problèmes d‘horaires nous avons réussi! En tout, un peu plus de 300 kilomètres en septembre.
Yanick vous dira peut être que je suis celui qui a initié ce projet et qui l‘a entraîné dans ce défi un peu fou. C‘est vrai. Mais mon collègue est celui grâce à qui je n‘ai pas abandonné. Il faisait sa course beaucoup plus tôt que moi pratiquement à tous les matins. Lorsque j‘ouvrais mon téléphone portable à mon réveil, j‘avais déjà reçu son message m‘annonçant qu‘il avait couru son 10km. Comment voulez-vous alors que je ne sorte pas courir?
Pour respecter notre défi, nous avons parfois dû rivaliser d‘ingéniosité. Je me souviendrai longtemps de cette course tard en soirée où j‘ai tourné en rond autour de mon pâté de maison (16 fois) car j‘avais la garde de mes jeunes enfants. Mon épouse était à la rencontre des professeurs à l‘école. Mes deux petites filles dormaient et j‘avais convenu avec mon garçon de 12 ans qu‘il allume la lumière du salon comme signal si je devais revenir. Je passais devant ma demeure à toutes les trois minutes!
Nous avons souvent eu à renoncer très (trop) tôt au confort douillet de nos lits. Parfois, nos courses s‘effectuaient dans le vent froid et la pluie avant même le lever du soleil. La journée du tournoi de golf annuel du Canadien de Montréal (19 septembre 2012), Yanick et moi avons pris le départ de notre course avant 5 heures du matin. Pas évident car le corps se réveille de sa nuit et il n‘est pas encore totalement remis de son jogging de la veille. Cette situation s‘est produite régulièrement puisque en raison de nos tournages pour le 5à7, nous devions quitter aux petites heures du matin pour le boulot.
Ma course la plus difficile fut certainement celle que j'ai dû faire après mon vol en CF18 Tout ceux qui ont vu ces images où je me fais brasser comme dans une machine à laver pendant plus d‘une heure comprendront! J‘avais conduit ma voiture pendant trois heures pour me rendre à l‘aéroport de Gatineau avant de décoller en avion de chasse. Puis, j‘avais eu à conduire à nouveau trois heures pour revenir chez moi. Tout ce que je voulais alors c‘était d‘aller me coucher. J‘ai pourtant enfilé mes chaussures de course et suis parti pour mon 10km quotidien. Ma fille, Rosalie, me suivait à vélo avec le cellulaire de sa mère, prête à téléphoner à une ambulance si je venais à m‘effondrer!
Maintenant que notre défi est complété, quel enseignement peut-on en tirer? D‘abord que tout le monde peut courir. Il suffit de mettre un pas devant l‘autre. Le plus difficile est le premier, ensuite ça va aller. Je n‘ai pas dit que ce serait facile, mais quel défi est intéressant à relever sil est trop facile? Tout au long du mois de septembre, j‘ai souvent vu l‘étonnement s‘afficher sur les visages de ceux à qui Yanick apprenait qu‘il courait un 10km à tous les jours. Pourquoi donc? Existe-t-il un profil défini de ce à quoi doit ressembler un coureur?
Ce que mon collègue vient de réussir, bien peu de gens peuvent se vanter de l‘avoir fait. Au delà des quelques kilos perdus, c‘est surtout le message qu‘il lance qui est important. La détermination et l‘acharnement nous mènent à réaliser de belles choses. Malgré des douleurs aux jambes et à l‘aine, il continuait.
On me dit parfois que je suis chanceux d‘être en forme. Ce n‘est pas vrai. La chance, c‘est de gagner à la loterie. Pour être en forme il faut bouger, il faut travailler et suer! Et ça, c‘est parfois éprouvant.
Yanick et moi n‘avons pas encore pensé à ce que serait notre prochain défi. Quelques journées de repos seront d‘abord les bienvenues. Une chose est cependant certaine, nous n‘arrêterons pas de courir. Car voulez-vous savoir ce que serait notre défi le plus difficile à réaliser?
Ne pas courir trente jours de suite!