MONTRÉAL – Après la première vague de mars 2020 et une saison 2020-21 fortement chamboulée, voilà que le monde du sport québécois doit à nouveau se mettre sur pause pour lutter contre la propagation de la COVID-19.

« Avec la montée des cas depuis une semaine ou deux, j'étais inquiet et on pouvait s'attendre à des mesures encore plus restrictives, mais c'est sûr que c'est un gros coup pour moi », admet au bout du fil le directeur général de Hockey Québec, Jocelyn Thibault, au lendemain de l'annonce de nouvelles restrictions touchant aux sports.

« Je me suis levé ce matin comme si j'avais perdu 8-0 hier soir, témoigne l'ancien gardien de la LNH. C'était quand même fou d'apprendre les mesures qui ont été mises en place à partir d'aujourd'hui. »

Plusieurs ligues sportives et organisations, dont Hockey Québec, avaient déjà annoncé qu'elles suspendaient jusqu'au 9 janvier leurs matchs et compétitions à la suite d'une annonce gouvernementale datant du 16 décembre.

Mais jeudi soir en conférence de presse, le premier ministre François Legault a resserré davantage les mesures s'appliquant aux sports. Depuis vendredi, la pratique sportive à l'intérieure est limitée aux activités individuelles, ou à celles effectuées par deux personnes (en dyade) ou par les occupants d'une même résidence privée.

Toutes les activités de Hockey Québec, comme celles de plusieurs autres fédérations, sont donc sur pause pour les prochaines semaines.

Thibault, qui est en poste depuis moins de deux mois, a cependant la ferme intention de ne pas abandonner ses joueurs, entraîneurs, officiels et bénévoles.

« La résilience que nos jeunes sportifs ont démontrée depuis presque deux ans? je n'en reviens pas comment ils sont 'tough'. Ils ont été brassés depuis deux ans, donc on travaille fort pour eux, ça c'est sûr. »

Mais le directeur général convient que le nombre d'options à sa disposition n'est pas illimité, la plus récente décision gouvernementale interdisant les activités intérieures.

« Ce qu'on sait, c'est qu'il faut garder nos jeunes actifs, tranche Thibault. Tous nos gens sont à réfléchir à ce qu'on peut faire. On va prendre les prochains jours pour se ressourcer et s'échanger de bonnes idées.

« C'est trop important, il ne faut pas échapper nos jeunes. »

Rejouer dans un mauvais film

Les annonces de jeudi soir viennent aussi chambouler les plans du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), qui gère les activités parascolaires du niveau secondaire à l'université.

Une pause des compétitions avait été décrétée jusqu'au 9 janvier, mais l'interdiction des entraînements vient ajouter un délai d'au moins deux semaines avant la reprise des activités.

« Prenons par exemple une équipe de volleyball universitaire, on ne peut pas lui dire de reprendre les compétitions le 10 janvier si elle ne peut plus s'entraîner », explique le président-directeur général du RSEQ, Gustave Roel.

« On ne sait pas combien de temps la pause va durer, mais nous aurons besoin d'au moins deux semaines de préparation pour nos équipes avant de reprendre la saison », ajoute-t-il.

Le RSEQ espère toutefois que les règles concernant la reprise des activités seront équitables entre le sport étudiant et le sport civil

La saison dernière, le sport civil avait eu droit à un déconfinement, pendant que le sport étudiant était restreint au système de bulles-classes, ce qui empêchait la présentation de matchs ou de compétitions entre différents établissements scolaires.

« Ça a été une période assez difficile pour nous, confie Roel. Cette année, nous allons voir avec le ministère comment la reprise va se faire de façon égale pour tous les sportifs. Notre défi dans les prochains jours portera là-dessus. »

Le RSEQ serait toutefois ouvert à l'idée de d'abord permettre aux jeunes de retrouver l'entraînement, avant de relancer les compétitions.

« Considérant que toute la population est arrêtée, nous sommes conscients que nous ne pouvons pas demander une exception pour faire du sport à l'intérieur pendant que les restaurants sont fermés et qu'il y a un couvre-feu. Mais on sait tous que l'activité physique contribue à la santé mentale des jeunes, donc nous chercherons toujours des façons de les garder en mouvement. »