SAN FRANCISCO (AFP) - Quelques semaines après avoir battu le record de la traversée à la voile de l'océan Pacifique d'est en ouest, entre San Francisco (Etats-Unis) et Yokohama (Japon), Olivier de Kersauson a réussi dimanche le même exploit dans le sens retour (ouest en est).

Sur son maxi-trimaran Geronimo, avec ses huit hommes d'équipage (six Français, un Américain et un Australien), le navigateur français a établi une nouvelle marque de 13 jours 22 heures 38 minutes et 36 secondes, en arrivant dans la baie californienne.

Ce temps efface des tablettes son compatriote Bruno Peyron, qui avait parcouru les quelque 4.525 milles en 14 jours, 17 heures, 22 minutes et 50 secondes (moyenne 12,56 noeuds) entre le 2 août et le 16 août 1998.

Le 27 avril, Kersauson avait pulvérisé le record de la traversée du Pacifique, en équipage, d'est en ouest, un record vieux de 10 ans qui appartenait à l'Américain Steve Fossett. Geronimo avait mis 14 jours, 22 heures, 40 minutes et 41 secondes pour franchir la distance.

Si le record "aller" a été amélioré de près de cinq jours, le "retour" s'est joué à moins de 24 heures. Et "l'Amiral", empêtré dans un anticyclone lors des deux derniers jours, a même envisagé l'échec lors des dernières heures.

Vent de la dernière chance

"Cela a été une des traversées les plus fastidieuses, avec des conditions météorologiques incroyables, incontrôlables. Il y avait des changements toutes les 6 heures", a expliqué le skipper, qui a franchi la ligne lundi à 00 h 43 min et 7 sec (heure GMT, 17h43 dimanche heure locale).

"Il faut faire avec, mais c'est épuisant pour les nerfs", a ajouté de Kersauson, qui a promis ne jamais revenir sur cette traversée.

Dès le départ du Japon, le 29 mai, Kersauson et sa bande, ont dû composer avec une météo capricieuse et une vitesse oscillant entre 4 et 22 noeuds.

La vitesse de croisière était rapidement atteinte pour permettre au bateau, qui a croisé un radeau de survie vide, de franchir la mi-parcours après six jours de mer et donc en avance sur le record.

Toujours en avance à l'attaque du sprint final, Geronimo, et ses hommes, ont pourtant connu d'éprouvantes dernières heures, en navigant à une moyenne de 3 noeuds pendant 48 heures.

Le calme était tel que 30 heures avant l'arrivée, Kersauson s'en remettait au vent de la dernière chance, espéré samedi soir.

En soirée, le tant-attendu souffle est donc arrivé pour redonner vie au bateau et sourires aux hommes.

Entre ces deux traversées-records, Kersauson avait également établi le temps de référence pour la traversée à la voile entre le Japon et Hong-Kong (4 j, 17 heures, 47 minutes et 23 secondes).