Les athlètes amateurs ont l'habitude de tenir le haut du pavé lors des années des Jeux olympiques. Ceux de Pyeongchang ont couronné des champions attendus, mais ont également révélé des vedettes montantes. Un vétéran hockeyeur s'est également mis en lumière en guidant finalement son équipe aux grands honneurs.

Voici les 10 coups de coeur de 2018 des journalistes de la section des sports de La Presse canadienne:

1. Le Roi des rois

Rarement a-t-on vu un athlète dominer son sport à ce point. Encore lui fallait-il gagner le seul titre qui manquait à son palmarès: l'or olympique. Mikaël Kingsbury s'est montré impérial à PyeongChang, survolant la super finale de l'épreuve des bosses. Il a maintenant gagné tout ce qu'il est possible de gagner dans sa discipline. Mais il n'est visiblement pas encore rassasié. L'athlète de Deux-Montagnes a entrepris la nouvelle saison au début du mois en Finlande en signant sa 50e victoire en carrière au circuit de la Coupe du monde. Avec deux autres victoires depuis, son palmarès s'établit désormais à 76 podiums, dont 52 victoires, en 93 départs. Prochain objectif: les Championnats du monde de février à Park City, dans l'Utah.

2. Médaillées dans l'adversité

À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, soutient un proverbe. La patineuse de vitesse courte piste Kim Boutin l'a expérimenté. Triple médaillée aux Jeux olympiques de PyeongChang, la Sherbrookoise a vécu à la fois le meilleur et le pire de son expérience olympique. La joie de sa première médaille de bronze au 500 mètres a rapidement été éclipsée quand elle a été l'objet de commentaires haineux sur les réseaux sociaux de partisans frustrés après la disqualification de la favorite sud-coréenne Choi Min-jeong

à la suite d'un contact avec la Canadienne. La tourmente a certes laissé des traces. Mais cela ne l'a pas empêché de glaner deux autres médailles, une démonstration de sa force de caractère.

3. La championne méconnue

De toutes les championnes sur la scène canadienne, elle est la plus méconnue, mais non la moins méritante. La canoéiste trifluvienne Laurence Vincent-Lapointe a connu une année qu'elle qualifie elle-même de parfaite. Il est bien difficile de la contredire. La jeune femme de 26 ans a ajouté au mois d'août, au Portugal, trois titres de championne du monde à sa collection, ce qui porte son total à 13 en carrière. Elle a également amélioré son record du monde sur 200m à trois reprises lors d'une Coupe du monde. Ses performances lui valent d'être finaliste aux prestigieux World Paddle Awards. Les Jeux olympiques de Tokyo en 2020, où les épreuves féminines de canoë feront leurs débuts, pourraient enfin lui valoir la consécration.

4. Capitaine Ovi

Au fil de sa carrière, Alexander Ovechkin a eu son lot de détracteurs. Ils lui reprochaient son incapacité à mener son équipe aux grands honneurs. Il a finalement réduit au silence les critiques. Le vétéran capitaine s'est révélé un meneur inspirant pour guider les Capitals de Washington à leur première conquête de la coupe Stanley face aux surprenants Golden Knights de Vegas. Lauréat du trophée Conn-Smythe décerné au joueur par excellence des séries éliminatoires, le Russe a festoyé cette victoire avec exubérance pendant plusieurs semaines, prouvant qu'elle l'avait libéré d'années de frustration.

5. Le chant du cygne du couple chéri

On a souvent été sous le charme de Tessa Virtue et Scott Moir lors des grands rendez-vous olympiques. Cela a encore été le cas aux Jeux de Pyeongchang. Les danseurs sur glace ont offert une interprétation émouvante sur la musique du film Moulin Rouge, mettant la touche finale à une carrière où ils ont récolté trois médailles d'or olympiques et deux d'argent.

6. La mort dans l'âme

Six petites secondes au bout d'une débauche d'efforts de 50 kilomètres. C'est l'écart qui a privé Alex Harvey d'un podium olympique qui aurait récompensé une exceptionnelle carrière. À ses troisièmes et derniers JO, l'athlète de Saint-Ferréol-les-Neiges rêvait de devenir le premier fondeur canadien à monter sur un podium olympique. Rater l'objectif de si peu a rendu la déception encore plus grande. Mais elle ne suffit pas à faire oublier qu'il a réussi quatre top-10 en cinq épreuves. Du solide. L'héritage qu'il laissera à son sport passera l'épreuve du temps, même sans médaille olympique.

7. Vlad, le timide

Vladimir Guerrero a beau avoir fait son entrée au Temple de la renommée du baseball avec la casquette des Angels de Los Angeles, les amateurs des Expos étaient nombreux à Cooperstown. Ils y étaient pour acclamer un joueur qui a été un de leurs favoris au tournant des années 2000 et qui pourrait bien être le dernier de la défunte organisation montréalaise à y être admis. À moins qu'on assiste un jour à la résurrection des Expos.

8. Dynastie

Il y a eu celles du Canadien de Montréal au hockey, des Yankees de New York au baseball et des Packers de Green Bay au football. Il faut désormais inclure celle des Warriors de Golden State à cette liste. Le club de Stephen Curry et Kevin Durant a mérité un troisième titre en quatre ans, balayant en finale LeBron James et les Cavaliers de Cleveland. Qu'on les aime ou pas, les Warriors semblent destinés à connaître des succès pendant plusieurs années encore. N'en déplaise aux autres.

9. Retour vers le futur

Les nostalgiques ont été servis à souhait en 2018. Après la cure de jouvence de Rafael Nadal et de Roger Federer l'année passée, on a eu droit cette année au retour au premier plan de Novak Djokovic après un inquiétant passage à vide. Après avoir glissé au 22e rang mondial en mai, son plus mauvais classement en 12 ans, le Serbe a retrouvé son aplomb, remportant les titres à Wimbledon et aux Internationaux des États-Unis. Il termine l'année au sommet de la hiérarchie mondiale devant... Nadal et Federer, qui ont enlevé les deux autres manches du Grand Chelem. Le retour en force du triumvirat.

10. Une victoire historique

La jeune golfeuse Brooke Henderson a une fois de plus marqué le golf canadien en 2018, devenant la première Canadienne à gagner l'Omnium canadien depuis Jocelyne Bourassa en 1973. Il s'agit de son septième titre en carrière au circuit de la LPGA. À 21 ans, il est permis de croire que le meilleur est encore à venir.