Mon collègue Renaud Lavoie suit tout ce qui se passe à Toronto et New York depuis déjà plus d’un mois. Voilà plus de 30 jours qu’il voit des hommes en complet défiler devant les caméras avec pour seule différence, la couleur et les motifs de la cravate.

Renaud a raison quand il compare ces discussions entre joueurs et propriétaires à une pièce de théâtre. Vous savez quoi, j’ai même trouvé le titre. On dirait le Tartuffe de Molière. Il y a des imposteurs qui assistent à ces négociations. D’ailleurs, peut-on dire que celles-ci en sont…

À les écouter, il ne serait pas trop difficile de trouver celui qui joue le ridicule et l’autre qui personnifie l’hypocrite, le bon Tartuffe lui-même.

En voyant cette comédie se jouer sous nos yeux, je pense à vous, chers dévots. Oui, vous qui attendez le retour du hockey. Vous qui avez tant payé mais qui n’avez rien à dire dans ce conflit. Vous pouvez vous indigner à hauts cris, on ne vous entend point. On vous tient tous pour acquis, sachant très bien que dès le retour du hockey, vous continuerez de donner ces dollars pour lesquels ils se battent aujourd’hui. En poussant l’explication plus loin, on pourrait peut-être même affirmer que vous êtes responsables de ce conflit, vous les amateurs.

DES PROPOS INTÉRESSANTS DE COREY.

L’ancien président du Canadien de Montréal, Ronald Corey était de passage dans l’Antichambre jeudi. Au début des années 90, il faisait parti du comité qui a choisi Gary Bettman à titre de commissaire de la LNH. Selon Corey, Bettman est l’homme de la situation et il l’a toujours été.

Les joueurs n’ont pas de mémoire semblait dire l’ancien président du club de hockey Canadien. Depuis 20 ans, les revenus de la LNH ont grimpé à vitesse grand « V » grâce au commissaire et son équipe. Depuis deux décennies, la construction de nouveaux amphithéâtres à peu près partout, l’arrivée de nouvelles équipes et les lucratifs contrats de télévision ont contribué à cette augmentation des revenus. Bien sûr, les propriétaires en ont profité mais les joueurs aussi. Les salaires n’ont-ils pas décuplé depuis 20 ans ?

Mais, j’y pense, ces constructions d’arénas, ces achats d’équipes, ces contrats de télévision, ce ne sont tout de même pas les joueurs qui ont investi et pris des risques financiers. Alors, peut-on penser que les joueurs ont profité du travail de Bettman.

Ronald Corey a été élogieux à l’endroit de Gary Bettman, un homme pourtant chahuté dans tous les amphithéâtres de la Ligue. Étonnant comment les perceptions des uns peuvent être opposées à celles des autres.

C’est comme si on disait que les joueurs veulent le beurre et l’argent du beurre dans cette négociation. Non, ce n’est pas si simple.

Stéphane Langdeau

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