D’abord, replaçons les choses en perspective. Le Canadien occupe actuellement le troisième rang de l’Association de l’Est, un rang envié par plusieurs équipes de la Ligue n’est-ce pas? Mais à moins d’être franchement aveugle ou aveuglé par le Tricolore, nous savons tous que sans Carey Price, la situation serait bien différente.

Le Canadien a marqué 53 buts après le quart de la saison. À ce chapitre, l’équipe de Jacques Martin se classe dans le dernier tiers du circuit. Par contre, le Canadien n’en a accordé que 42 aux équipes adverses. Price est donc le sauveur de ce premier quart de saison.

Ça, Jacques Martin le sait très bien. Un joueur a jusqu’ici fait la différence entre le succès actuel ou l’échec lamentable et cet athlète porte les jambières. Voilà pour les faits.

Cela dit, il y a des individus, vous savez, ces journalistes qui posent des questions à la fin des matchs et des entraînements. Ces reporters expérimentés sont aussi en mesure d’analyser et de comprendre les statistiques.

Je me demande bien pourquoi Jacques Martin a décidé d’en haranguer quelques uns qui posaient des questions légitimes hier, lors de son point de presse quotidien.

Sait-il que Gomez se traîne les savates? Sait-il qu’il éteint ses coéquipiers? Sait-il que l’organisation lui verse un salaire exorbitant pour peu de résultats?

Ma foi, sait-il que les questions viendront lorsqu’en dépit de performances médiocres de son vétéran, Martin continue de l’utiliser à outrance?

Martin sait-il que son unité de supériorité numérique n’est pas à son meilleur et que certains joueurs sont peut-être utilisés à une position qui n’est pas la leur?

Lorsqu’un journaliste lui a posé cette question, Martin s’est emporté. Il a expliqué que le succès de la supériorité numérique n’est pas l’affaire d’un seul joueur, qu’il faut circuler la rondelle, être en mouvement, foncer vers le filet, être combatif, etc. Tout cela est bien vrai. Alors, à qui la faute, aux joueurs, à Jacques Martin, à Kirk Muller ou bien aux journalistes?

Les yeux sont faits pour voir mais sans Carey Price, Jacques Martin s’en servirait sans doute pour pleurer.

Stéphane Langdeau.