VALENCE, Espagne - Chris Dickson, le patron néo-zélandais du défi américain BMW Oracle, éliminé en demi-finale de la Coupe Louis-Vuitton, a démissionné, a annoncé jeudi le syndicat américain.

Dickson, 45 ans, un vétéran de l'épreuve, avait été très critiqué après la cuisante élimination du riche défi américain face aux Italiens de Luna Rossa à ce stade de la Vuitton, épreuve éliminatoire de la Coupe de l'America à Valence (est).

Le départ de Dickson de BMW Oracle, plus gros budget des challengeurs (120 M d'euros) et dont le principal financier est le milliardaire américain Larry Ellison, a été annoncé lors d'une conférence de presse sur la base américaine à Valence.

Le syndicat américain a précisé dans un communiqué qu'Ellison avait confirmé son intention de participer à la prochain édition de la Coupe de l'America.

Dickson, dont le caractère colérique et les méthodes autoritaires étaient contestés au sein de l'équipe, était en même temps directeur général, skippeur et barreur du bateau américain.

Il a démissionné avec effet immédiat, après 4 ans avec le défi américain et alors que son contrat allait jusqu'à cet été.

"J'ai décidé que partir maintenant me permettrait et permettrait à l'équipe de faire des plans pour l'avenir", indique-t-il dans le communiqué publié par BMW Oracle.

"Façon dictatoriale"

Le syndicat américain précise qu'Ellison va nommer une nouvelle équipe de direction pour la 33e Coupe de l'America et attend de savoir où et quand cette prochaine édition sera organisée.

BMW Oracle, donné favori et disposant d'un bateau performant, USA 98, a été sèchement battu (5-1) par Luna Rossa la semaine dernière lors des demi-finales de la Vuitton.

Dickson avait été écarté du bateau lors de la dernière régate par Ellison et les spécialistes prévoyaient son prochain départ, d'autant plus qu'il n'avait pas été performant face au brillant barreur australien de Luna Rossa, James Spithill.

Sa façon de diriger était contestée par l'équipage aguerri qu'il menait, composé pour l'essentiel de marins néo-zélandais et américains et dont le tacticien français Bertrand Pacé avait été écarté fin 2006.

"L'organisation était trop pyramidale. Dickson était à la fois le manageur, le skippeur, le barreur, le designer. On savait tous que cette façon dictatoriale de diriger ne pouvait pas marcher", avait confié Pacé dimanche à l'AFP après l'élimination du bateau américain.

"On a mal manoeuvré, fait beaucoup trop d'erreurs. On est déçus car on était tous convaincus d'avoir un très bon bateau", avait précisé Pacé.