OSLO (AFP) - Un panel d'experts internationaux a commencé à esquisser jeudi à Oslo une stratégie pour lutter contre le dopage dans le sport de haut niveau sans succomber au risque d'une "société de surveillance."

Représentant une petite trentaine de fédérations sportives et d'organismes spécialisés, les spécialistes doivent plancher pendant deux jours sur le thème du contrôle efficace dans l'optique de réaliser un rapport dont l'Agence mondiale antidopage (AMA) devrait s'inspirer.

Sur un peu plus de 169.000 tests effectués l'an dernier, un nombre qui va croissant, 1,72% s'est avéré positif, a relevé Sigmund Loland, professeur de l'Université norvégienne du sport et de l'éducation physique et co-auteur d'une étude liminaire.

Ce dernier a exclu des tests de dépistage systématiques qui poseraient, selon lui, des problèmes de coût -chaque contrôle coûte 300 dollars- et d'éthique. "On serait dans une société de surveillance (...), dans le monde de Big Brother", a-t-il dit.

"Alors que le nombre de contrôles augmente, le pourcentage de personnes épinglées reste constant, ce qui montre que l'élément de qualité est important" pour trouver le point d'équilibre optimal entre le coût et l'efficacité, a-t-il noté.

Standardisation

L'étude soulève notamment des questions sur la qualité des moyens de lutte antidopage mis en oeuvre dans les différents pays.

A Athènes, 10% des pays en lice ont remporté 80% des médailles d'or. Dominé par les Etats-Unis, la Chine et la Russie, le classement de tête comprend pêle-mêle la France (7e), la Grande-Bretagne (10e), Cuba (11e), l'Ukraine (12e), la Roumanie (14e) et l'Espagne (20e).

"Si les meilleures nations sont aussi celles qui ont les meilleurs contrôles, c'est bien. Mais ce n'est pas mon rôle d'en juger", a-t-il dit.

Parmi les pistes à explorer, l'étude prône notamment une standardisation des pratiques entre les pays et la mise en place immédiate du système Adams, banque informatique centrale de données sur les résultats des tests antidopage, dont l'accouchement est sans cesse différé.

Au nombre des voies à explorer figurent aussi une coopération accrue entre les organismes nationaux de lutte contre le dopage et les fédérations internationales afin d'éviter les doublons, ou encore la suppression de tout préavis avant les contrôles.

Le rapport, qui ressortira à une date encore inconnue du symposium, "aura un effet", a assuré Rune Andersen, responsable de la section "Standards et harmonisation" de l'AMA.

Ses conclusions seront utilisées lors de la prochaine révision du code international de lutte antidopage par l'AMA en 2007, a-t-il dit.