PARIS (AFP) - Bruno Peyron a échoué mercredi de 31 minutes dans sa tentative de battre le record de la traversée de l'Atlantique Nord à la voile en équipage entre New York (sémaphore d'Ambrose) et le cap Lizard (sud-ouest de l'Angleterre), n'ayant franchi la ligne d'arrivée qu'à 17 h 43 min 56 sec, heure de Paris.

Peyron, qui devait franchir la ligne d'arrivée avant 17 h 12 pour battre le précédent record, s'est dit "bien évidemment déçu" même s'il savait avoir "réellement peu de chances d'y arriver".

A la barre de son maxi-catamaran Orange II, le skipper n'a donc pu améliorer le record de l'Américain Steve Fossett, qui conserve son bien en ayant couvert la distance en 4 j, 17 h, 28 min et 06 sec, à la moyenne horaire de 25,78 noeuds (47,74 km/h).

En revanche, durant cette traversée, Bruno Peyron est devenu le skipper le plus rapide sur une tranche de 24 heures, en couvrant 706,2 milles (moyenne 29,425 noeuds).

"C'est la vie c'est le sport, a dit Peyron mercredi en fin d'après-midi, lors d'une liaison satellitaire peu après avoir passé la ligne. Nous sommes tous déçus parce que nous sommes des gagneurs mais il y a quelque chose de motivant dans cet échec."

"Ce qui m'intéresse le plus c'est le potentiel de ce bateau, a poursuivi le navigateur. C'est ce que nous avons appris le plus: la puissance et le potentiel de ce bateau et comment le maîtriser. Nous n'avons rien cassé. Il est très fiable."

"Lorsque nous étions partis de Newport, nos objectifs étaient clairs: le record des 24 heures, franchir le mur des 700 milles (en 24 heures), et éventuellement battre le record de l'Atlantique, a repris Peyron. Nous avons fait deux sur trois, cela peut valoir une médaille d'or pour les 24 heures et une médaille d'argent pour l'Atlantique. Notre objectif principal avec ce bateau reste le tour du monde."

Jusqu'au dernier moment pourtant l'objectif était réalisable. Il s'en est fallu de très très peu. Les dernières heures ont été éprouvantes pour les nerfs de Bruno Peyron et de ses neuf hommes d'équipages. Jusqu'à moins d'une heure du terme de la traversée, Orange II, a été en position de battre le record de Steve Fossett, mais le vent ne l'a pas permis.

A 59 minutes de l'heure limite Orange II était à 25 milles de la ligne et avançait à 24 noeuds en vitesse instantanée.

A 17 h 10, Orange II était à 13 milles de la ligne, échouant vraiment de peu.

"Ces bateaux sont efficaces avec un vent qui est orienté entre 90° à 140° degrés par rapport à l'axe des coques, a expliqué Peyron. Il nous a manqué quelques degrés de vent ce qui nous a obligés à faire des manoeuvres. Nous avons fait beaucoup plus de milles que le trajet idéal. Au dernier empannage, il y a eu une averse, le vent a faibli d'un seul coup et quand on passe de 30 noeuds à 22 noeuds on a l'impression d'être arrêté. C'est ce qui nous est arrivé".

Peyron et son équipage seront jeudi à La Baule au port du Pouliguen (Loire-Atlantique). Un passage à la base de Lorient (Morbihan) pour une maintenance est ensuite prévu avant de partir sur Marseille, durant septembre ou octobre. Au programme, le record de la traversée de la Méditerranée, suivi d'un chantier en vue du tour du monde avec une mise en attente pour partir fin novembre.