SYDNEY - "On lisait dans ses yeux et sur son visage l'expression d'une joie immense (...) C'était comme s'il était sur la lune", a raconté à l'AFP David McIlroy, le médecin australien qui a apporté samedi matin les premiers soins d'urgence à Yann Eliès, naufragé du Vendée Globe.

Le docteur McIllroy a trouvé samedi Eliès, 34 ans, sur la couchette de son bateau, Generali, deux jours après s'être fracturé jeudi le fémur gauche et des côtes alors qu'il manoeuvrait à l'avant de son bateau, à 800 milles (environ 1500 km) au sud des cotes australiennes.

David McIlroy a expliqué que le marin français n'avait plus qu'une bouteille de 60 cl de Coca-Cola à moitié pleine. "Vous ne pouvez pas tenir très longtemps avec 30 centilitres d'eau sucrée. S'il n'avait pu être secouru, il serait mort en mer dans les deux jours", a estimé M. McIllroy. Il ne pouvait pas atteindre sa trousse de survie, qui était à deux mètres de lui, ni sa nourriture".

McIlroy a précisé qu'Eliès, épuisé mentalement et physiquement après son calvaire, avait tout de même trouvé la force de manger et de parler, pour dire que ce qu'il désirait par dessus tout, c'était "d'être sur la terre ferme".

Un premier diagnostic du médecin a fait état d'une fracture du fémur, de plusieurs côtes fracturées et de possibles dommages à un poumon.

A Fremantle lundi après-midi

Stephen Bowater, l'officier commandant le HMAS Arunta, a indiqué que la frégate de la marine australienne envoyée sur zone, devrait normalement arriver au port australien de Fremantle lundi après-midi (lundi matin en Europe), mais que cela dépendait des conditions météorologiques et de l'état de santé d'Eliès.

Avant d'aller au secours de Eliès, la frégate australienne était venue en aide au Britannique Mike Golding, dont le voilier Ecover avait démâté mardi dans une tempête, auquel il avait fourni le fuel nécessaire pour qu'il regagne la terre ferme.

La marine australienne n'en est pas à son premier sauvetage au large de ses eaux territoriales de concurrents d'un Vendée Globe: lors de l'édition 1996-97, elle était déjà venue en aide au Britannique Tony Bullimore et au Français Thierry Dubois.

Le ministre australien de la Défense, Joel Fitzgibbon, a loué le travail des membres de la marine australienne, prêts à passer Noël en mer.

"L'Australie a, selon le droit international, l'obligation d'effectuer des opérations de recherche et de secours dans ses eaux territoriales, parmi les plus étendues au monde, et continueront à le faire", a déclaré le ministre.