F1: Duels des grandes marques - 1983 - 87
Sports divers mardi, 15 janv. 2002. 14:58 jeudi, 12 déc. 2024. 12:41
Collaboration spéciale, David Boutin - Et vive le turbo! Ce sont de nouvelles F1 qui prennent la piste en 1983 car les «wing cars» sont bannies à jamais pour cause de sécurité. Deux accidents graves, mortel pour Gilles Villeneuve et lourd en séquelles pour Didier Pironi, auront convaincu Jean-Marie Balestre d'imposer l'interdiction des voitures «volantes».
Les constructeurs n'applaudiront pas cette nouvelle puisque annoncée sur le tard; le 3 novembre, soit à un moment de l'année ou les voitures de la prochaine saison ont déjà passé depuis longtemps le stade de la planche à dessin.
Aucuns d'entres eux n'avaient vu venir le coup, pour preuve, Gordon Murray le brillant créateur des Brabhams, bien que jouissant d'un très bon contact en haut lieu en la personne de Bernie Ecclestone, propriétaire de l'écurie, n'aura d'autres choix que de tout recommencer à zéro.
Son génie lui permettra cependant de créer une superbe monoplace, la BT52B-BMW qui propulsera Nelson Piquet vers son deuxième titre mondial non sans l'avoir âprement disputé à Alain Prost. Le BMW (modèle M12/13) équipant sa voiture fût l'un des plus puissants jamais installé dans une F1. En configuration course, certains ont estimé sa puissance jusqu'à 1100 chevaux! Autre fait à noter, il s'agit là d'un des très rare 4 cylindres de la F1.
La saison 1983 s'élance donc sur de nouvelles bases techniques et le championnat semble dès le départ être l'affaire de deux seuls hommes cette fois ci: Nelson Piquet (Brabham-BMW) et Alain Prost (Renault). Dû au changement drastique de règlementation, le Grand Prix d'Afrique du Sud, premier du calendrier, sera reporté à la toute fin au grand dam des organisateurs locaux puisqu'apeurés que l'issue du championnat soit déjà scellé.
Les circonstances leur donneront tort puisque trois pilotes se présenteront lors de cette étape finale à Kyalami avec des chances de remporter la couronne mondiale soient:
Prost 57 pts
Piquet 55
Arnoux 49
La régie Renault, quasi sûre de sa victoire, fera pratiquement affrèté un avion complet de journalistes français pour couvrir l'évènement; Prost, quant à lui, n'est pas aussi confiant puisqu'il sait à quel point le BMW de Piquet s'est amélioré depuis les trois dernières courses. Les résultats des qualifs lui donneront raison puisque Piquet est en deuxième position alors qu'il ne peut faire mieux qu'une cinquième place.
Dès le départ Piquet s'empare de la tête, sa tactique est dès plus brillante: il part avec un réservoir à demi-plein et s'arrête dès le 28e tour pour son seul et unique arrêt de la course. Avec une voiture aussi légère il s'est ainsi donné une confortable avance en tête. Prost ne jouera pas de chance avec un abandon sur panne de turbo au 35e tour et Arnoux non plus; dès le 9e, s'est son moteur qui rend l'âme.
Dès l'annonce du retrait de Prost, Piquet ralenti la cadence pour préserver sa mécanique et amène sa monture en troisième place à l'issue de la course pour ainsi devancer Prost par deux points au championnat et remporter le deuxième de ses trois titres (1981, 83 et 87).
Pour Prost, il s'agit là d'une défaite crève-coeur puisqu'au soir de sa victoire au Grand Prix d'Autriche, Prost menait le championnat par 16 points avec 4 courses à faire.
Egalement, Renault qui avait eu le courage d'introduire le turbo en F1 ne voyait pas ses efforts récompensés. Son rêve, celui d'être le constructeur du premier champion du monde français ne se concrétisera pas. Voulant trouver un coupable, Renault ne trouvera de meilleure façon qu'en congédiant Prost quelques jours plus tard; à la défense de Prost on ne peut passer sous silence les rumeurs faisant état du carburant non conforme de la Brabham de Piquet.
Fort heureusement pour lui, ce congédiement lui ouvrira toutes grandes les portes de l'écurie McLaren ou il disputera les 6 saisons suivantes de sa carrière. Dès 1984, malgré 7 victoires il devra s'incliner par un minuscule demi point. En effet, le Grand Prix de Monaco ayant été stoppé au 31e tour suite à la pluie diluvienne qui s'abattait sur le circuit, seulement la moitié des points fûrent attribués pour chaque place respective.
Pour cette raison ce Grand Prix restera un point tournant de la saison. Pour d'autres, il est le Grand prix qui verra se confirmer le talent de deux étoiles montantes: Ayrton Senna et Stefan Bellof. Au moment où la course fût stoppée, Senna, parti de la 13e place, était sur le point de doubler Prost, pour ce qui est de Bellof, parti de la vingtième et dernière place, il se pointe à la troisième et est le plus rapide à ce moment.
Senna connaîtra la carrière qu'on lui connaît, Bellof, malheureusement, ne survivra pas à une sortie de route en sport prototype à Spa-Francorchamps en 1985.
Du moins, Prost en cette saison 1984 fait taire ses détracteurs (lire la presse française) une fois pour toute. Evidemment le championnat n'est pas le sien, son coéquipier, Niki Lauda revenu de sa retraite en 1982, remporte les honneurs avec 5 victoires et une plus grande régularité. Néanmoins, il n'est pas difficile de saisir la frustration qu'à pu sentir Prost lorsque qu'ayant remporté la dernière course de la saison il doit s'avouer vaincu devant un Lauda terminant deuxième de l'épreuve malgré une 11e place sur la grille de départ.
Alain Prost repartira en 1985 avec le couteau entre les dents et cette année sera la sienne, 5 victoires et un championnat décroché alors qu'il reste encore deux courses à faire au calendrier, en fin de saison il totalise 20 points d'avance sur son plus proche rival, Michele Alboreto.
La malchance qui lui coûta les titres de 1983 et 84 fût tout de même indulgente en réparant son injustice au dernier Grand Prix de la saison à Adelaide en 1986. En effet, Prost croyait que tous ses espoirs de remporter deux titres consécutifs étaient vains puisque Mansell avec 19 tours à faire avait le titre en poche alors qu'il était en troisième place. Mais, alors que son équipe lui ordonnait de s'arrêter au prochain passage pour changer ses pneumatiques il n'eu le loisir de s'y rendre puisque son pneu arrière gauche explosa littéralement en pleine ligne droite!
Prost, opportuniste s'il en est un, se retrouvait donc en tête avec un sérieux problème de consommation d'essence et pour cause, il franchi la ligne d'arrivée avec autant d'incrédulité que d'espace vide dans son réservoir: il venait de remporté le titre en franchissant la ligne d'arrivée en roue libre!!
De toute évidence, le début de la deuxième moitié des années 80 (85, 86 et 87) vît la montée en puissance de plusieurs acteurs:
Alain Prost - 12 victoires
Mclaren - 11 victoires et 181 points
Honda - 22 victoires
Ayrton Senna - 6 victoires et 16 pole positions
Maintenant, imaginons un peu ce que donnerait l'amalgame de toutes ses composantes
Ce rêve deviendra réalité en 1988 pour Ron Dennis, patron de l'écurie McLaren, alors que meilleurs pilotes, meilleur moteur, meilleur chassis et meilleure équipe seront réunis sous un même toit.
Les constructeurs n'applaudiront pas cette nouvelle puisque annoncée sur le tard; le 3 novembre, soit à un moment de l'année ou les voitures de la prochaine saison ont déjà passé depuis longtemps le stade de la planche à dessin.
Aucuns d'entres eux n'avaient vu venir le coup, pour preuve, Gordon Murray le brillant créateur des Brabhams, bien que jouissant d'un très bon contact en haut lieu en la personne de Bernie Ecclestone, propriétaire de l'écurie, n'aura d'autres choix que de tout recommencer à zéro.
Son génie lui permettra cependant de créer une superbe monoplace, la BT52B-BMW qui propulsera Nelson Piquet vers son deuxième titre mondial non sans l'avoir âprement disputé à Alain Prost. Le BMW (modèle M12/13) équipant sa voiture fût l'un des plus puissants jamais installé dans une F1. En configuration course, certains ont estimé sa puissance jusqu'à 1100 chevaux! Autre fait à noter, il s'agit là d'un des très rare 4 cylindres de la F1.
La saison 1983 s'élance donc sur de nouvelles bases techniques et le championnat semble dès le départ être l'affaire de deux seuls hommes cette fois ci: Nelson Piquet (Brabham-BMW) et Alain Prost (Renault). Dû au changement drastique de règlementation, le Grand Prix d'Afrique du Sud, premier du calendrier, sera reporté à la toute fin au grand dam des organisateurs locaux puisqu'apeurés que l'issue du championnat soit déjà scellé.
Les circonstances leur donneront tort puisque trois pilotes se présenteront lors de cette étape finale à Kyalami avec des chances de remporter la couronne mondiale soient:
Prost 57 pts
Piquet 55
Arnoux 49
La régie Renault, quasi sûre de sa victoire, fera pratiquement affrèté un avion complet de journalistes français pour couvrir l'évènement; Prost, quant à lui, n'est pas aussi confiant puisqu'il sait à quel point le BMW de Piquet s'est amélioré depuis les trois dernières courses. Les résultats des qualifs lui donneront raison puisque Piquet est en deuxième position alors qu'il ne peut faire mieux qu'une cinquième place.
Dès le départ Piquet s'empare de la tête, sa tactique est dès plus brillante: il part avec un réservoir à demi-plein et s'arrête dès le 28e tour pour son seul et unique arrêt de la course. Avec une voiture aussi légère il s'est ainsi donné une confortable avance en tête. Prost ne jouera pas de chance avec un abandon sur panne de turbo au 35e tour et Arnoux non plus; dès le 9e, s'est son moteur qui rend l'âme.
Dès l'annonce du retrait de Prost, Piquet ralenti la cadence pour préserver sa mécanique et amène sa monture en troisième place à l'issue de la course pour ainsi devancer Prost par deux points au championnat et remporter le deuxième de ses trois titres (1981, 83 et 87).
Pour Prost, il s'agit là d'une défaite crève-coeur puisqu'au soir de sa victoire au Grand Prix d'Autriche, Prost menait le championnat par 16 points avec 4 courses à faire.
Egalement, Renault qui avait eu le courage d'introduire le turbo en F1 ne voyait pas ses efforts récompensés. Son rêve, celui d'être le constructeur du premier champion du monde français ne se concrétisera pas. Voulant trouver un coupable, Renault ne trouvera de meilleure façon qu'en congédiant Prost quelques jours plus tard; à la défense de Prost on ne peut passer sous silence les rumeurs faisant état du carburant non conforme de la Brabham de Piquet.
Fort heureusement pour lui, ce congédiement lui ouvrira toutes grandes les portes de l'écurie McLaren ou il disputera les 6 saisons suivantes de sa carrière. Dès 1984, malgré 7 victoires il devra s'incliner par un minuscule demi point. En effet, le Grand Prix de Monaco ayant été stoppé au 31e tour suite à la pluie diluvienne qui s'abattait sur le circuit, seulement la moitié des points fûrent attribués pour chaque place respective.
Pour cette raison ce Grand Prix restera un point tournant de la saison. Pour d'autres, il est le Grand prix qui verra se confirmer le talent de deux étoiles montantes: Ayrton Senna et Stefan Bellof. Au moment où la course fût stoppée, Senna, parti de la 13e place, était sur le point de doubler Prost, pour ce qui est de Bellof, parti de la vingtième et dernière place, il se pointe à la troisième et est le plus rapide à ce moment.
Senna connaîtra la carrière qu'on lui connaît, Bellof, malheureusement, ne survivra pas à une sortie de route en sport prototype à Spa-Francorchamps en 1985.
Du moins, Prost en cette saison 1984 fait taire ses détracteurs (lire la presse française) une fois pour toute. Evidemment le championnat n'est pas le sien, son coéquipier, Niki Lauda revenu de sa retraite en 1982, remporte les honneurs avec 5 victoires et une plus grande régularité. Néanmoins, il n'est pas difficile de saisir la frustration qu'à pu sentir Prost lorsque qu'ayant remporté la dernière course de la saison il doit s'avouer vaincu devant un Lauda terminant deuxième de l'épreuve malgré une 11e place sur la grille de départ.
Alain Prost repartira en 1985 avec le couteau entre les dents et cette année sera la sienne, 5 victoires et un championnat décroché alors qu'il reste encore deux courses à faire au calendrier, en fin de saison il totalise 20 points d'avance sur son plus proche rival, Michele Alboreto.
La malchance qui lui coûta les titres de 1983 et 84 fût tout de même indulgente en réparant son injustice au dernier Grand Prix de la saison à Adelaide en 1986. En effet, Prost croyait que tous ses espoirs de remporter deux titres consécutifs étaient vains puisque Mansell avec 19 tours à faire avait le titre en poche alors qu'il était en troisième place. Mais, alors que son équipe lui ordonnait de s'arrêter au prochain passage pour changer ses pneumatiques il n'eu le loisir de s'y rendre puisque son pneu arrière gauche explosa littéralement en pleine ligne droite!
Prost, opportuniste s'il en est un, se retrouvait donc en tête avec un sérieux problème de consommation d'essence et pour cause, il franchi la ligne d'arrivée avec autant d'incrédulité que d'espace vide dans son réservoir: il venait de remporté le titre en franchissant la ligne d'arrivée en roue libre!!
De toute évidence, le début de la deuxième moitié des années 80 (85, 86 et 87) vît la montée en puissance de plusieurs acteurs:
Alain Prost - 12 victoires
Mclaren - 11 victoires et 181 points
Honda - 22 victoires
Ayrton Senna - 6 victoires et 16 pole positions
Maintenant, imaginons un peu ce que donnerait l'amalgame de toutes ses composantes
Ce rêve deviendra réalité en 1988 pour Ron Dennis, patron de l'écurie McLaren, alors que meilleurs pilotes, meilleur moteur, meilleur chassis et meilleure équipe seront réunis sous un même toit.