PARIS (AP) - Maud Fontenoy, première femme à avoir traversé le Pacifique à la rame, seule et sans assistance, envisage désormais de se lancer dans l'aventure à la voile.

Après avoir conquis successivement l'Atlantique et le Pacifique à la force de ses bras, la jeune femme de 27 ans souhaite désormais voyager à bord de "plus gros bateaux".

"J'ai un projet voile, sur un océan", a-t-elle déclaré jeudi au cours d'une conférence de presse. "Lequel, je ne le sais pas encore. C'est encore un peu confidentiel, j'attends que tout soit bien cadré pour en dire davantage."

Fontenoy a bouclé samedi dernier sa traversée du Pacifique entamée au Pérou. Elle a coupé la ligne d'arrivée au nord de l'île de Hiva Oa, aux Marquises, après avoir parcouru 6.900 kilomètres en 72 jours. Elle était partie de Puerto Callao-Lima au Pérou le 12 janvier dernier.

"Ça arrivera probablement plus vite que vous ne le pensez", a poursuivi Fontenoy, qui a l'intention d'avoir un enfant après son prochain défi. "Quand on peut faire quelque chose, ce n'est pas la peine d'attendre des décennies. L'essentiel est d'être bien prête."

En présence du ministre des Sports Jean-François Lamour et de la ministre de l'Outre-Mer Brigitte Girardin, la navigatrice a ensuite lancé un message de volonté aux nombreux enfants qui l'ont soutenu pendant son périple, dont une partie était présente à Paris pour la féliciter.

"J'ai voulu montrer que rien n'est impossible", a affirmé la Française, qui, en 2003, était déjà devenue la première femme à boucler la traversée de l'Atlantique Nord à la rame et en solitaire. "En ce qui me concerne, je crois que je suis plus persévérante qu'intelligente. Il faut oser rêver et se dépasser, car on se sous-estime souvent."

Fontenoy, qui sept jours après sa naissance, sur la goélette familiale, avait traversé l'Atlantique à la voile, a ensuite expliqué qu'elle avait ressenti une immense liberté pendant son périple.

"La liberté d'avoir osé, d'être sortie des sentiers battus, d'être seule face à quelque chose qu'on a décidé de faire", a-t-elle souligné. "Et puis dans la pureté de l'océan, on se débarrasse de toutes ses souillures. C'est un retour à l'essentiel, une mise à nu. C'est l'harmonie avec la nature."