Christine Gauthier a obtenu son cinquième titre mondial de suite dans des conditions plus que particulières, jeudi, aux Championnats du monde de para canoë-kayak et canoë-kayak de vitesse à Duisbourg, en Allemagne.

« Je suis vraiment soulagée parce que j’étais un peu dans le doute si on peut dire. Ça n’a pas été une année facile pour moi. J’ai subi plusieurs blessures et mon handicap s’est pas mal détérioré, au point où je vais subir une grosse chirurgie au dos cet automne », a expliqué la Québécoise.

« J’ai une condition dégénérative génétique au niveau des disques. Ils se désagrègent », a-t-elle précisé.

« Je ne voulais pas me laisser aller parce que je ne sais pas si je vais pouvoir revenir l’année prochaine. Au cas où je participais à mes derniers Championnats du monde, je voulais partir sur une bonne note. »

Dans une finale enlevante, où les trois meilleures para-kayakistes ont terminé dans la même seconde, Gauthier s’est imposée en un temps de 54,317 s à l’épreuve du K1 200 m de la classe LTA, qui regroupe des athlètes qui peuvent utiliser leurs jambes, leur tronc et leurs bras de façon fonctionnelle.

C’est la Britannique Anne Dickens qui a pris le deuxième rang de la course grâce à un chrono de 54,889 s, alors que la Française Cindy Moreau a fini troisième en 54,977 s.

« Ç’a été assez ardu. Je ne peux pas dire que j’ai eu une super belle course. Je me suis battue à la fin, mais mon départ n’était vraiment pas bon. J’ai dû faire du rattrapage », a analysé la Dorvaloise, qui avait été couronnée beaucoup plus aisément en 2009, 2010, 2011 et 2012.

La para-kayakiste de 43 ans se réjouissait de constater que la compétition est plus vive dans son épreuve. « Ce n’est pas un triomphe quand tu es toute seule dans une course. Je peux honnêtement dire que, de mes cinq titres, c’est celui-là que je vais avoir mérité le plus. »

Sa victoire était également un baume en considérant l’opération à la colonne vertébrale qui l’attend.

« Je vais avoir quatre étages de prothèses discales, plus la suture de deux vertèbres. C’est rare que l’opération se fasse sur autant d’étages à la fois. Il faut (que le chirurgien) m’ouvre le ventre, alors je ne pourrai probablement pas pagayer avant un bon bout de temps. »

Malgré tout, Gauthier entend poursuivre son rêve de participer aux Jeux paralympiques de Rio de Janeiro. « Mon but est vraiment d’être là en 2016. S’il faut que je perde un an pour y arriver, ce sera ça. »

Beauchesne-Sévigny et Russell finalistes

Du côté des canoéistes et kayakistes québécois à l’œuvre jeudi, Gabriel Beauchesne-Sévigny a accédé à la finale du C2 1000 m, qui sera disputée samedi, en compagnie du Néo-Écossais Benjamin Russell.

Troisièmes de leur vague préliminaire en matinée, le Trifluvien et son partenaire de Dartmouth ont gagné leur demi-finale en après-midi.

Deux kayakistes québécoises étaient également en action, mais elles devront se contenter de participer aux finales B, samedi.

En K1 500 m, Émilie Fournel, de Dorval, a remporté sa course qualificative, mais s’est classée troisième de sa demi-finale.

En K2 500 m, Geneviève Beauchesne-Sévigny, de Trois-Rivières, et l’Ontarienne Kathleen Fraser ont terminé deuxièmes de leur vague préliminaire, puis sixièmes de leur demi-finale.

Vendredi, le para-kayakiste Christian Maranda, de Québec, prendra part à la finale B du K1 200 m dans la classe LTA.

D’autres courses qualificatives et demi-finales seront aussi présentées pour les canoéistes et kayakistes.