Le duel Huot-Brasil est loin d’être terminé. Le favori du 200 m quatre nages (S10) aux Jeux parapanaméricains Benoit Huot a dû se contenter de la médaille d’argent mercredi soir, au Centre aquatique panaméricain de Scarborough, car son grand rival, le Brésilien Andre Brasil, s’est emparé de l’or.

« C’est sûr que j’aurais aimé le battre ici, devant mes amis et ma famille. Tout le monde était là ce soir et j’appréhendais la journée avec beaucoup d’excitation. C’est une déception, mais c’est ça le sport. Que le meilleur gagne, ça fait partie du jeu ! » a indiqué le Longueuillois.

Huot était surtout déçu de son temps de 2 min 14,32 s. « Andre Brasil (2 min 12,22 s) a vraiment très bien nagé, alors il faut être content pour lui. Il a fait son meilleur temps à vie ! Il n’était pas le favori du tout, c’est vraiment moi qui aurais dû gagner ça. Je suis plus déçu de ma performance et de mon temps, que de mon rang. J’aurais vraiment dû être plus vite », a commenté celui qui n’était pas au meilleur de sa forme.

« Au niveau énergétique, j’étais un peu plus faible qu’à l’habitude. Hier, j’ai nagé le 400 m qui est une course de 4 minutes. Ça m’a pris beaucoup d’énergie et j’ai été fatigué toute la journée. Peut-être que ça a joué contre moi, mais ce n’est pas une excuse. Nous nous préparons pour ce genre d’événements, alors il ne faut pas avoir ces excuses-là. »

La rivalité entre le Québécois et le Brésilien au 200 m quatre nages ne date pas d’hier. Médaillé d’argent aux Championnats du monde de Glasgow le mois dernier, Huot était auparavant le champion en titre de l’épreuve depuis les Mondiaux de Montréal en 2013. Il détient toujours le record du monde qu’il a réalisé aux Jeux paralympiques de Londres en 2012. Andre Brasil, féroce compétiteur de Huot sur la scène internationale, avait pour sa part remporté la médaille d’or aux Jeux olympiques de Pékin.

« Nous sommes de bons amis. Andre est venu à la maison il y a quelques années. Moi, je suis allé au Brésil à quelques occasions. Nous avons développé une amitié. C’est super de l’avoir comme ami, mais aussi comme rival. C’est toujours un fier compétiteur et tu sais que quand Andre est dans une course, il va tout donner. C’est bien de l’avoir pour le sport ! »

Bien que leur rivalité demeure amicale, Huot aurait bien aimé triompher devant ses partisans mercredi soir. Il aura une chance de prendre sa revanche sur le Brésilien jeudi au 100 m dos, mais ce n’est pas gagné d’avance. « Ça risque d’être un bon défi, a dit Huot. Andre est vraiment plus spécialiste que moi au dos, en plus qu’il a très bien nagé ce soir ! »

Si l’occasion de battre Brasil ne se présente pas à Toronto, Huot pourra tenter de lui jouer le même tour en 2016, aux Jeux paralympiques de Rio. « C’est exactement à ça que je pense à ce moment-ci, a avancé le représentant de l’unifolié en riant. C’est bon parce que pendant 12 mois je vais penser à ça, en espérant que ça va jouer en ma faveur et qu’on va faire une petite répétition, mais inversée, chez eux l’an prochain ! »

Personne n’arrive à suivre la cadence de Rivard

Aurélie Rivard, de Saint-Jean-sur-Richelieu, a largement dominé le 200 m quatre nages chez les femmes S9-10. Elle a touché le mur après 2 min 30,89 s, plus de 8 secondes avant la médaillée d’argent, la Canadienne Katarina Roxon. L’Argentine Daniela Gimenez a pris la troisième place en 2 min 39,63 s. « Je suis contente d’avoir gagné ! J’ai nagé presque aussi vite qu’aux Championnats du monde de Glasgow. J’aurais vraiment aimé aller plus vite, mais je ne me plains pas parce que c’est vraiment un bon temps », a indiqué Rivard, vice-championne du monde en titre.

Dès le début de la course, la Québécoise a pris une bonne avance sur ses rivales. Elle est toujours restée en tête et n’a cessé d’augmenter son écart avec les autres. Le fait de nager seule a rendu plus difficile l’atteinte de son objectif d’améliorer son temps.

« Je suis vraiment une fille compétitive, une racer, donc quand je vois quelqu’un à côté de moi je veux aller le dépasser et ça m’encourage à pousser encore plus. Dans ce temps-là, j’arrive à trouver de l’énergie cachée quelque part. Quand je suis toute seule en avant, c’est plus difficile pour moi, parce que je me dis: bon je gagne déjà, pas besoin de pousser plus. Ce n’est pas la bonne attitude à avoir, mais j’ai quand même réussi à nager aussi vite qu’aux Mondiaux, où j’avais toutes mes rivales. »

Avant les Jeux parapanaméricains, Rivard s’était donné comme objectif de profiter de la présence de ses partisans et de l’ambiance, ce qu’elle n’avait pas réussi à faire lors des Championnats du monde de Montréal deux ans auparavant. « C’est vraiment, vraiment spécial. Chaque jour, j’ai des papillons chaque fois que je sors du vestiaire et me rends jusqu’à mon bloc de départ. Juste d’entendre la foule, c’est une expérience unique à vivre dans une vie ! »

Jean-Michel Lavallière collectionne les médailles argentées

Jean-Michel Lavallière a poursuivi sa lancée, récoltant sa troisième médaille d’argent en trois jours chez les S7, cette fois au 100 m libre. Le paranageur de Québec a enregistré un chrono de 1 min 09,16 s et a terminé à 4,02 secondes du vainqueur, le Colombien Carlos Serrano (1 min 05,14 s), auteur d’un record parapanaméricain. La médaille de bronze a été décernée au Brésilien Italo Gomes (1 min 10,33 s).

En action au 400 m libre chez les S13, Devin Gotell, de Montréal, et Nicolas-Guy Turbide, de Québec, sont à nouveau montés sur un podium entièrement canadien. Gotell a été le plus rapide, inscrivant un record parapanaméricain (4 min 27,46 s). Turbide (4 min 28,68 s) a pris une avance de plus de 14 secondes sur son plus proche poursuivant, le Canadien Tyler Mrak, pour remporter la médaille d’argent. C’est la troisième fois que les Québécois réussissent le doublé cette semaine, mais la première fois que l’or revient à Gotell.

Justine Morrier, de Saint-Jean-sur-Richelieu, disputait la dernière épreuve de la soirée, le 100 m brasse S14. Elle a permis au Canada de conclure la soirée en beauté en remportant la médaille d’or avec un temps de 1 min 26,46 s. Elle est montée sur le podium aux côtés de la Vénézuélienne Viviana Moraes (1 min 28,13 s) et la Canadienne Kirstie Kasko (1 min 29,54 s).

Camille Bérubé, de Gatineau, et Sarah Mehain, de Montréal, sont les autres médaillées de la journée. Bérubé (1 min 46,97 s) s’est classée troisième au 100 m brasse dans la catégorie S7, derrière la Canadienne Tess Routliffe (1 min 39,55/record parapanaméricain) et la Brésilienne Veronica Almeida (1 min 40,79 s).

Plus tôt dans la journée, Sarah Mehain avait mis la main sur une médaille, participant à un doublé canadien au 100 m libre S7. L’Ontarienne Tess Routliffe avait dominé l’épreuve en obtenant un temps de 1 min 15,46 s. Mehain avait été la deuxième à toucher le mur, inscrivant un chrono de 1 min 19,48 s. Le podium avait été complété par la Mexicaine Jessica Hernandez (1 min 25,24 s).

Maxime Rousselle (S14), de Saint-Jean-sur-Richelieu, a terminé au pied du podium du 100 m brasse et Valérie Drapeau, de Longueuil, s’est glissée au septième rang du 50 m libre chez les S5.