Rien de moins qu’un record du monde! C’est ce qu’Aurélie Rivard s’est offert pour terminer ses Jeux parapanaméricains qui étaient déjà plus qu’un succès. La paranageuse québécoise a décroché sa sixième médaille d’or de la semaine au 100 m libre S10, vendredi soir, devant la foule déchaînée du Centre aquatique panaméricain.

« La première chose que j’ai entendue quand j’ai touché le mur, c’est la foule crier et crier. Je me suis dit que j’avais probablement fait un bon temps ou battu un record des Amériques. Le record du monde ne m’a même pas traversé à l’esprit. Les gradins étaient pleins et la foule criait comme s’il n’y avait pas de lendemain, alors c’était incroyable. Je me suis dit que j’avais dû faire une bonne course », a raconté l’athlète de Saint-Jean-sur-Richelieu qui n’a raté aucun rendez-vous avec le podium en sept courses aux Jeux.

Rivard a pulvérisé le record de la Néo-Zélandaise Sophie Pascoe (59,77), touchant le mur de la piscine de Scarborough après 59,17 s d’effort. Elle a devancé la Mexicaine Rubi Cristino, deuxième, de 4,54 secondes et la Brésilienne Marianna Gesteira, troisième, de 5,54 secondes.

Même lorsqu’elle a vu le temps à côté de son nom, elle n’y croyait toujours pas. « Je doutais vraiment, même avec mon nom et le temps devant le visage. C’était comme quand on fait un examen et qu’on prend une calculatrice pour additionner 2 + 2 pour être certain de ne pas faire d’erreur ! Je regardais le record du monde, je regardais mon temps. Je n’étais plus certaine de ce qui était quoi. J’ai dû regarder au moins huit fois pour être certaine qu’il n’y avait pas d’erreur ! »

Les six derniers jours n’ont pas été de tout repos pour la jeune athlète de 19 ans. Elle a disputé sept courses et a été ennuyée par des problèmes de santé jeudi. Malgré tout, elle a offert des performances impressionnantes tous les jours et a battu le record de la Canadienne la plus médaillée d’or des Jeux parapanaméricains. « Je ne sais pas d’où venait cette énergie honnêtement ! Pendant la course d’aujourd’hui, j’avais tellement mal que je ne pensais pas que j’allais faire ça. Je suis tellement contente ! J’ai beaucoup, beaucoup de misère à le réaliser. En fait, je ne le réalise pas du tout encore ! »

« Ça m’a pris beaucoup de temps avant d’y croire, mais je ne pourrais pas être plus heureuse ! Ça finit tellement bien les Jeux, mais aussi la saison. Je ne peux pas demander mieux ! »

En plus de conclure son été de compétition avec un record du monde, elle a eu la chance de le faire au Canada. « Avant de venir ici, je savais que ça allait être vraiment spécial, mais de vivre l’expérience, c’était encore mieux que je l’avais imaginé. De se sentir chez toi et de voir que le public t’aime et vient te voir toi, ça n’a pas de prix. J’ai réalisé que j’aime mieux faire des compétitions à la maison que n’importe où à travers le monde, même si ça n’implique pas de voyage. Tu te sens vraiment à ta place. »

Maintenant les Jeux terminés, Rivard va prendre un peu de repos pour revenir en force l’an prochain ! « Ça me met vraiment en confiance. La confiance en soi est ma plus grande faiblesse, mais de battre le record du monde à la fin d’un été, alors que je ne suis pas allée chez moi depuis le mois de juin et que je suis assez épuisée, c’est fabuleux pour mon estime. Un gros boost pour l’année qui s’en vient ! » a-t-elle conclu.

Turbide et Morrier finissent sur une bonne note

Nicolas-Guy Turbide, de Québec, et Justine Morrier, de Saint-Jean-sur-Richelieu, ont aussi profité de la dernière journée de compétition pour ajouter une récompense dorée à leur palmarès respectif.

Turbide a été sacré champion pour la troisième fois des Jeux, cette fois au 100 m papillon dans la catégorie regroupant des athlètes classés S11-12-13. Son chrono de 1 min 02,65 s lui a permis de devancer le Brésilien Carlos Farrenberg (1 min 03,78 s) et le Colombien Diego Cuesta (1 min 06,57 s).

Il a connu une semaine prolifique, remportant un total de six médailles (trois d’or et trois d’argent) et inscrivant deux records panaméricains, ainsi qu’un record des Amériques.

Morrier a été la plus rapide du 200 m quatre nages chez les S14. Elle a arrêté le chrono à 2 min 44,12 s, récoltant sa deuxième médaille d’or de la semaine. La Canadienne Kirstie Kasko est montée sur la deuxième marche du podium, accumulant un retard de 88 centièmes sur la paranageuse québécoise. Leslie Cichocki, des États-Unis, a terminé 2,24 secondes après la gagnante du jour et a complété le top-3.

Le Longueuillois Benoit Huot était le premier nageur du quatuor canadien à s’élancer dans la dernière course de la soirée, le relais masculin du 4 x 100 quatre nages. En compagnie de James Leroux, Jean-Michel Lavallière et Zack McAllister, il a mis un point final aux Jeux parapanaméricains avec une médaille d’argent. Les Brésiliens (4 min 21,61 s) ont été les seuls à devancer les Canadiens (4 min 30,14 s). L’Argentine a pris le troisième rang avec un temps de 4 min 35,81 s.

Gagnant de six récompenses argentées, Lavallière, de Québec a aussi pris le départ du 100 m dos S7. Après s’être classé cinquième des préliminaires, il a conservé son rang en finale, enregistrant un chrono de 1 min 24,40 s.

Le gagnant brésilien Italo Gomes a établi un nouveau record des Jeux parapanaméricains (1 min 13,97 s). Le podium a été complété un duo argentin. Matias De Andrade a pris le deuxième rang en 1 min 16,26 s et Guillermo Marro s’est classé troisième avec un chrono de 1 min 18,80 s.

En matinée, la Montréalaise d’adoption Sarah Mehain a complété ses Jeux en ajoutant une médaille d’argent à sa collection, terminant deuxième d’un doublé canadien au 100 m dos chez les S7.

L’athlète de 20 ans a obtenu un temps de 1 min 32,25 pour accuser un retard de 1,06 seconde sur sa compatriote Tess Routliffe.

La Longueuilloise Valérie Drapeau a quant à elle fini cinquième du 200 m libre S5 en inscrivant un temps de 4 min 50,32 s.

Maxime Rousselle, de Saint-Jean-sur-Richelieu a pour sa part été disqualifié au 200 m quatre nages SM14.