Le leader nord-coréen Kim Jong-un et le hockey sur luge ont beau n’avoir rien en commun, les deux sujets s’entrecroisent à deux jours du début du Championnat du monde de Goyang, en Corée du Sud.

Mais si les menaces que le dirigeant de la Corée du Nord a lancées envers les États-Unis et ses alliés en importunent plusieurs, ça ne semble pas être le cas des organisateurs et participants au mondial de hockey sur luge, présenté à quelques kilomètres de la frontière en les deux Corées.

« Il n’y a rien qui change pour nous, la préparation est restée la même », a affirmé le gardien de but Benoit St-Amand avant le départ de la délégation nationale pour Goyang, une ville située au nord-ouest de Séoul.

L’athlète de Saint-Hubert quittait même totalement en confiance. « Les gens de Hockey Canada ne nous enverraient pas là-bas s’ils avaient le moindre doute qu’il pourrait arriver quelque chose. »

Comme plusieurs observateurs, il ne croit pas que Kim Jong-un mette ses menaces à exécution. « Je ne suis pas stressé par rapport à ça. Ça m’étonnerait qu’il arrive quelque chose. »

« C’est un voyage d’affaires pour nous. Nous nous en allons là-bas pour gagner la médaille d’or. »

Prendre ça relax et avoir du fun

L’équipe canadienne de hockey sur luge n’a pas atteint la finale des grands rendez-vous internationaux depuis le Championnat du monde de 2008, où elle s’était imposée face à la formation norvégienne.

Depuis, les joueurs du pays ont fini troisièmes au mondial de 2009, quatrièmes aux Jeux paralympiques de Vancouver en 2010 et de nouveau troisièmes au Championnat du monde de 2012.

L’année dernière, à Hamar, en Norvège, les Canadiens avaient gagné leurs trois duels des préliminaires, avant de s’incliner face aux Américains en demi-finale. Dans la rencontre pour la médaille de bronze, ils l’avaient emporté contre les Tchèques.

Que devra faire la délégation nationale pour se retrouver au cœur de l’affrontement ultime à Goyang?

« Il faut prendre ça relax et avoir du fun. Des fois, nous nous mettons peut-être un peu trop de pression sur les épaules en nous disant que nous sommes le Canada et que nous devons absolument gagner l’or », avance St-Amand.

« Corbin (Watson, l’autre gardien) et moi voyons comment l’équipe se comporte sur la glace quand nous sommes stressés et quand nous avons du plaisir. Quand ils ont du fun, ça semble tellement plus facile. »

Le souvenir de l’amère quatrième place des Jeux de 2010 après des revers en demi-finale contre le Japon et dans le duel pour le bronze contre la Norvège doit également servir selon lui.

« L’idéal, c’est de prendre ça un match à la fois. Nous l’avons vu à Vancouver, nous avons pris le Japon à la légère en nous disant que ça allait être facile et que nous allions affronter les Américains en finale. »

Le gardien, qui fêtera ses 35 ans dans huit jours, l’attaquant Dominic Larocque, de Québec, ainsi que leurs coéquipiers se mesureront aux Italiens samedi, aux Russes dimanche et aux Sud-Coréens mardi, en ronde préliminaire du groupe B.

« Ça va être difficile. Il ne faudra sous-estimer personne. Les Italiens seront notre plus gros défi en ronde préliminaire, mais les Sud-Coréens et les Russes devraient aussi être coriaces. »

Pendant ce temps, les Américains entameront la défense de leur couronne mondiale face aux Norvégiens, aux Suédois et aux Tchèques dans le groupe A.

Sur la glace le plus souvent possible

À la recherche d’une troisième médaille d’or au Championnat du monde, le Canada a par ailleurs amené deux recrues à Goyang, soit les attaquants ontariens Tyler McGregor et Karl Ludwig.

« Tyler est avec nous depuis le début de la saison et c’est un très bon joueur. Il est fort physiquement et très jeune. Ce sera intéressant de le voir aller », mentionne St-Amand, qui de son côté aimerait voir beaucoup d’action.

« Mon objectif est de jouer chaque partie et je me prépare comme si ça allait être le cas, mais je comprends aussi que c’est possible que je n’en joue aucune. »

« Ça se décidera selon le feeling de l’entraîneur, c’est son travail, mais je veux lui donner une raison de me mettre sur la glace et d’aider mon équipe à gagner. »

Chose certaine, St-Amand espère sûrement recroiser les Américains, qui ont défait les Canadiens 1-0 en finale du Défi mondial en décembre dernier, à Calgary.