Jamais dans l’histoire de la Ligue nationale de hockey qui compte 95 printemps, une confrontation entre joueurs et propriétaires n’avait atteint un tel niveau.

Aucun spécialiste, aucun journaliste, aucun joueur et aucun propriétaire croyait il y a trois mois que ce lock-out allait s’envenimer de la sorte. Et pourtant, nous voici arrivés au point de non-retour. Au-delà de cette limite, c’est l’inconnu, et nul ne peut prétendre comment la justice règlera le dossier.

Sauf qu’avant d’en venir à une entente, une pluie de missiles pleuvra de part et d’autre, visant à miner la crédibilité des parties impliquées dans ce conflit.

Depuis dimanche, les joueurs sont appelés à voter sur la proposition du déni d’intérêt. Pour avoir force de loi, les deux tiers des joueurs devront donner leur assentiment à leur Association d’exercer cette mesure en temps et lieu. Le résultat du vote d’environ 750 joueurs sera connu vendredi. L’Association pourrait ensuite disposer d’une arme importante qu’elle pourra utiliser au moment opportun.

Ce qui est important de comprendre, même si vous n’êtes pas d’accord, c’est ceci : Les joueurs estiment que la Ligue les a toujours tyrannisés et forcés de se soumettre à la table de négociation et que cette fois, les joueurs ont décidé de prendre le taureau par les cornes et d’obtenir une entente juste et équitable.

On peut arguer qu’il n’y a aucun tyran dans cette Ligue nationale et que nous aimerions tous être forcés de signer des contrats dont le salaire moyen frise les deux millions et demi de dollars par année. Là n’est pas la question, bien sûr.

Peut-être faudra-t-il patienter encore plusieurs mois avant de voir nos favoris sauter sur la glace du Centre Bell pour pratiquer notre sport national.

Mais au-delà des joueurs et propriétaires, il y a un seul aspect que parfois et trop souvent on semble oublier. Qu’en est-il du hockey? du sport? de l’intérêt de tous les Québécois et tous les Canadiens pour la chose?

Avez-vous l’impression d’être floués par quelques équipes avec un nom saugrenu dans un État américain où la seule glace disponible est celle de la machine à coca!

Avez-vous l’impression qu’il n’y a qu’au Canada où le conflit importe à la population? Bien sûr, les tristes événements de Newtown au Connecticut ont bouleversé la portée médiatique de tous les autres événements. Le lock-out dans la LNH n’avait qu’une faible portée médiatique aux États-Unis. Aujourd’hui, cette portée est annihilée, et pourtant l’avenir de votre sport national risque d’être réglé devant une Cour américaine.

Stéphane Langdeau

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