L’avais-je perdu cette foi qui a créé la Sainte-Flanelle? Avais-je oublié un pan de notre histoire? Vous savez, cette histoire que l’on m’a maintes fois racontée, du temps où les familles québécoises, réunies autour du souper, faisaient une prière pour que le Canadien l’emporte contre le Boston et que Maurice en marque quelques-uns. Oui, Maurice Richard était aussi vénéré que les papes Paul VI et Jean XXIII.

J’étais aussi bien jeune en 1971, mais assez vieux pour me souvenir de Ken Dryden qui avait éliminé presqu’à lui seul les Bruins. Pourtant, à l’époque comme aujourd’hui, les négligés étaient les Montréalais. Dryden avait été miraculeux devant les Phil Esposito, Bobby Orr, Johnny Bucyk et Ken Hodge. L’ancien numéro 29 est d’ailleurs le seul joueur de l’histoire à avoir remporté le trophée Conn-Smythe avant le trophée Calder et ça, faut le faire. Le miracle, c’est la foi, non?

Alors donc, la foi était présente. C’est sûrement à partir des années 80 que la foi s’est estompée, tranquillement à mesure que les performances du Canadien allaient en se dégradant dans une Ligue plus paritaire. Vous savez, la foi doit être entretenue, comme la flamme qui brûle dans l’âtre. Il devait faire froid toutes ces années, sauf avec Saint Patrick. Ah! encore la foi. Au fait, en 1993, Jacques Demers était aussi allé chercher la foi.

Sommes-nous en train de revivre la même chose avec Carey Price? Pour le déjouer, il ne faut pas seulement des tirs parfaits mais les rondelle doivent être redirigées comme dans le troisième match par Patrice Bergeron et Jarome Iginla. Si les deux joueurs des Bruins ne touchent pas à la rondelle, Price obtient le jeu blanc. Mais même en accordant ces deux buts, Torey Krug et Dougie Hamilton se sont mis le pied dans la bouche en affirmant avoir trouvé la faille dans le jeu du gardien montréalais. Le haut du filet, c’est le point faible de tous les gardiens de la Ligue. Pauvres Torey et Dougie, c’est un bel apprentissage en pleine séries éliminatoires.

Carey Price ne fait pas le travail seul. Il a besoin des ses « anges gardiens », ses défenseurs qui dans le troisième match ont bloqué plus de tirs que lui.

Carey Price, est-ce bien celui que l’on a critiqué, flagellé, crucifié dès son arrivée avec le Canadien durant la saison 2007–2008? Nous n’avions pas la foi et aujourd’hui, tous ceux et celles qui le ridiculisait se cachent et nient leurs propos passés.

Comme je n’ai aucun pouvoir divinatoire, il m’est impossible de prédire le résultat des prochaines rencontres face à l’adversaire américain mais je pense avoir retrouvé la foi, peut-être pas celle qui déplace les montagnes mais celle qui voit le Canadien en finale de son Association. Ensuite qui sait.

Stéphane Langdeau

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