La taupe
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 21:30 mercredi, 21 mai 2014. 00:04Une courte phrase, en apparence anodine, dans le point de presse d’Alain Vigneault après la victoire de son équipe 3–1 face au Tricolore pourrait servir de départ pour une production cinématographique hollywoodienne.
Alain Vigneault savait que Carey Price était blessé et ne jouerait pas le deuxième match. De plus, il se doutait de la présence de Dustin Tokarski devant le filet du Canadien. Alors comment savait-il? La réponse qu’il a envoyé au journaliste de La Presse et confrère chez RDS, Philippe Cantin, est la suivante : « Le hockey, c’est un petit monde ». Si Vigneault dit vrai, il y a une taupe quelque part et voilà le point de départ d’un film dramatique mettant en vedette deux amis qui ne le sont plus ou le sont moins…
Alain Vigneault a encore des contacts à Montréal qui peuvent lui refiler des informations importantes dans cette série de la finale de l’Est. Est-ce un avantage de savoir 24 heures à l’avance que Price ne jouera pas? Absolument, même si le match se gagne sur la glace. Cette information dévoilée aux joueurs des Rangers fait assurément forte impression. Encore plus quand la direction des Rangers laisse entrevoir que Dustin Tokarski sera son suppléant. Les joueurs savent alors qu’ils sont entre bonnes mains.
Le monde des médias a beaucoup changé depuis la dernière conquête de la coupe Stanley par le Canadien en 93 et par les Rangers un an plus tard. On peut même dire que les médias ont changé à la vitesse grand V depuis vingt ans. Internet, Facebook, Twitter nous rapprochent de la source de l’information. Il suffit juste de connaître les bonnes personnes et de vérifier ses sources. Disons qu’Alain Vigneault a eu tout bon.
En fait, j’ignore si Vigneault savait. L’ancien entraîneur-chef du Canadien est aussi du genre « ratoureux » et en séries, c’est toujours bien de rentrer dans la tête de son adversaire, de lui laisser croire que l’on sait quelque chose de plus, un élément vital qui peut devenir un point tournant dans la série.
Toutes les équipes de la LNH sont cachotières durant la saison lorsque vient le temps de parler des blessures. En séries, le moindre « bobo » devient un fait d’État. Alain Vigneault donne donc l’impression que les Rangers ont percé le code secret de la direction du Canadien, un code que tous les journalistes affectés à la couverture de l’équipe n’ont pas réussi à faire. Bas du corps, haut du corps, au jour le jour, décision d’avant-match sont toutes des expressions que les journalistes côtoient au quotidien. Alors quand un coach dit qu’il savait, ça provoque un remue-méninges dans le camp adverse.
Doit-on maintenant rechercher la taupe? Bonne chance. Dans un scénario de film, ce pourrait être une infirmière qui se trouvait dans une salle d’hôpital qui a entendu une information qu’elle ne devait pas entendre. Elle est pourchassée partout dans l’institution par les membres de l’organisation qui doit absolument la stopper puisque la saison du Canadien en dépend… Est-ce que je vais trop loin? Sans doute.
Vrai ou pas, Michel Therrien doit retrouver sa hargne et sa détermination derrière le banc du Canadien. Il semblait abattu lors du dernier match, ce qui laisse une mauvaise impression à ses hommes. Le meilleur joueur est peut-être blessé mais le Canadien peut encore vaincre les Rangers et percer Henrik Lundqvist.
Stéphane Langdeau
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