Le Cam raconte son sauvetage
Sports divers mercredi, 7 janv. 2009. 13:00 samedi, 14 déc. 2024. 14:40
PARIS - Au lendemain du sauvetage réussi de Jean Le Cam, Vincent Riou sur son PRB faisait route mercredi vers le canal Beagle proche du Cap Horn pour débarquer le rescapé avant de continuer sa course vers le port d'arrivée des Sables d'Olonne.
Après 18 heures passées confiné dans la coque de son voilier VM Matériaux retourné, Le Cam savourait ce convoyage à l'air libre vers le port d'Ushuaïa, où il devrait être pris en charge par Isabelle Autissier, ex-concurrente de l'épreuve, présente en Terre de Feu.
"J'ai toujours eu en tête de ne pas quitter le navire. Ca, c'était la chose la plus importante. Je ne savais pas combien de temps je pouvais rester à l'intérieur. Dans un volume de 10 m3, j'ignore combien de temps un être humain peut vivre. A un moment, j'ai entendu la voix de Vincent. Vrai ou pas? Je l'ai entendue une deuxième fois. Là, j'étais sûr... Si tu sors et qu'il n'y a personne, ça devient dangereux. Tu n'as qu'un coup dans le barillet...", a expliqué mercredi lors d'une vacation radio Jean Le Cam, dont le voilier s'était retourné mardi à environ 300 milles du Cap Horn après la perte du bulbe de sa quille.
"Avec (Eric) Tabarly, j'avais déjà chaviré, donc je savais qu'il fallait pouvoir s'amarrer au safran. Plein de trucs sortaient du bateau et Vincent, qui les voyait sortir, s'est dit: 'C'est l'heure de l'accouchement'. J'ai mis les pieds devant, et dans un mouvement de vague, je suis sorti. Là je l'ai vu... Un grand moment... Je monte sur le bateau. Je m'amarre au safran. Il y avait de la mer. Vincent a fait plusieurs passages et, à un moment, j'ai attrapé son bout. Comme les deux bateaux sont passés assez près, l'outrigger s'est cassé. Le mât de PRB s'est incliné de 30. On a fait l'empannage de notre vie!", a détaillé le rescapé.
Riou, vainqueur de la dernière édition de la course en 2005 devant Le Cam deuxième, a témoigné de sa grande inquiétude quand il tournait autour de l'épave de VM Matériaux, après s'être dérouté.
"Je sentais la détresse dans les cris de Jean. Le danger, c'est d'abord l'hypothermie. En plus, le bateau s'était enfoncé d'un bon 40 centimètres. Jean était guetté par le froid. Quand je suis passé à côté de VM Matériaux, j'ai crié. Une réponse m'est parvenue. Jean a agité un pavillon par le passe coque. Ne sachant pas dans quel état il se trouvait à l'intérieur, je me suis organisé avec Armel (Le Cléac'h) pour faire des rondes. Il se trouve que Jean a alors réussi à attraper son safran et à monter sur le bateau", a expliqué Riou mercredi.
"La manoeuvre était peu évidente. J'ai vu la trappe de survie à l'arrière s'ouvrir. Il fallait se tenir tout près pour le réceptionner. Ce n'est qu'à la quatrième tentative que j'ai réussi à passer le cordage. Je prenais plus de risques en m'approchant. Même s'il était accroché au safran, il suffisait d'une vague un peu grosse pour que Jean soit éjecté. Les coques se sont frôlées. L'outrigger a été cassé, mais à ce moment précis, c'était le cadet de mes soucis. J'ai entendu le crac du mât. Heureusement, Jean était déjà réceptionné."
En tête de cette course autour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance, Michel Desjoyeaux (Foncia) et Roland Jourdain (Veolia Environnement) continuent de remonter l'Atlantique Sud à un train d'enfer.
Desjoyeaux, vainqueur de la course en 2001, comptait 110 milles d'avance mercredi à 16h sur Jourdain, les deux hommes étant déjà situés au nord de l'archipel des Malouines.
Le Cleac'h (Brit Air), qui s'était lui aussi détourné pour porter secours à Le Cam, a repris la course. Il occupait la troisième place à 660 milles du leader.
Après 18 heures passées confiné dans la coque de son voilier VM Matériaux retourné, Le Cam savourait ce convoyage à l'air libre vers le port d'Ushuaïa, où il devrait être pris en charge par Isabelle Autissier, ex-concurrente de l'épreuve, présente en Terre de Feu.
"J'ai toujours eu en tête de ne pas quitter le navire. Ca, c'était la chose la plus importante. Je ne savais pas combien de temps je pouvais rester à l'intérieur. Dans un volume de 10 m3, j'ignore combien de temps un être humain peut vivre. A un moment, j'ai entendu la voix de Vincent. Vrai ou pas? Je l'ai entendue une deuxième fois. Là, j'étais sûr... Si tu sors et qu'il n'y a personne, ça devient dangereux. Tu n'as qu'un coup dans le barillet...", a expliqué mercredi lors d'une vacation radio Jean Le Cam, dont le voilier s'était retourné mardi à environ 300 milles du Cap Horn après la perte du bulbe de sa quille.
"Avec (Eric) Tabarly, j'avais déjà chaviré, donc je savais qu'il fallait pouvoir s'amarrer au safran. Plein de trucs sortaient du bateau et Vincent, qui les voyait sortir, s'est dit: 'C'est l'heure de l'accouchement'. J'ai mis les pieds devant, et dans un mouvement de vague, je suis sorti. Là je l'ai vu... Un grand moment... Je monte sur le bateau. Je m'amarre au safran. Il y avait de la mer. Vincent a fait plusieurs passages et, à un moment, j'ai attrapé son bout. Comme les deux bateaux sont passés assez près, l'outrigger s'est cassé. Le mât de PRB s'est incliné de 30. On a fait l'empannage de notre vie!", a détaillé le rescapé.
Riou, vainqueur de la dernière édition de la course en 2005 devant Le Cam deuxième, a témoigné de sa grande inquiétude quand il tournait autour de l'épave de VM Matériaux, après s'être dérouté.
"Je sentais la détresse dans les cris de Jean. Le danger, c'est d'abord l'hypothermie. En plus, le bateau s'était enfoncé d'un bon 40 centimètres. Jean était guetté par le froid. Quand je suis passé à côté de VM Matériaux, j'ai crié. Une réponse m'est parvenue. Jean a agité un pavillon par le passe coque. Ne sachant pas dans quel état il se trouvait à l'intérieur, je me suis organisé avec Armel (Le Cléac'h) pour faire des rondes. Il se trouve que Jean a alors réussi à attraper son safran et à monter sur le bateau", a expliqué Riou mercredi.
"La manoeuvre était peu évidente. J'ai vu la trappe de survie à l'arrière s'ouvrir. Il fallait se tenir tout près pour le réceptionner. Ce n'est qu'à la quatrième tentative que j'ai réussi à passer le cordage. Je prenais plus de risques en m'approchant. Même s'il était accroché au safran, il suffisait d'une vague un peu grosse pour que Jean soit éjecté. Les coques se sont frôlées. L'outrigger a été cassé, mais à ce moment précis, c'était le cadet de mes soucis. J'ai entendu le crac du mât. Heureusement, Jean était déjà réceptionné."
En tête de cette course autour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance, Michel Desjoyeaux (Foncia) et Roland Jourdain (Veolia Environnement) continuent de remonter l'Atlantique Sud à un train d'enfer.
Desjoyeaux, vainqueur de la course en 2001, comptait 110 milles d'avance mercredi à 16h sur Jourdain, les deux hommes étant déjà situés au nord de l'archipel des Malouines.
Le Cleac'h (Brit Air), qui s'était lui aussi détourné pour porter secours à Le Cam, a repris la course. Il occupait la troisième place à 660 milles du leader.