Nous sommes dans un monde idéal. Devant une situation sans issue, la LNH a enfin pris les grands moyens. Fini le hockey dans les marchés obscurs qui n’ont rien à voir avec ce sport nordique. Fini l’époque où les joueurs de calibre de la Ligue américaine occupaient la moitié des postes d’une équipe de la grande ligue.

On a dissous 6 équipes au plus grand bien des 24 autres. Bye Bye Phoenix, Nashville, Columbus, Uniondale, la Floride et le New Jersey. Nous avons maintenant une ligue réduite, mais une ligue en santé, qui a vaincu son cancer. Avec ses revenus incomparablement plus faibles que ceux des autres ligues majeures, la Ligue nationale comprend qu’elle doit repartir en neuf, sur des bases plus solides.

On a également déménagé une formation à Québec, un vrai marché de hockey pouvant soutenir une équipe de milieu de peloton au chapitre des finances.

Près de 140 joueurs sont directement touchés par ce changement au niveau de la LNH. On divise les meilleurs parmi les 24 équipes restantes. On envoie les moins bons dans la Ligue américaine, qui voit son calibre en être nettement amélioré.

De plus en plus, on reconnaît le génie de Gary Bettman. Cet homme que tout le monde détestait il n’y a pas si longtemps, vient de redresser sa ligue. En nous replongeant dans un 3e conflit en 18 ans, Bettman n’a eu d’autres choix que d’assainir son circuit, le dégrossir pour n’en retirer que les meilleurs éléments.

Certes, « la tarte des revenus », qu’on se divisait auparavant de peine et de misère, est plus petite. Mais elle est beaucoup plus goûteuse et son potentiel atteint des niveaux inespérés.

En faisant un pas derrière, la LNH se donne la chance d’en faire deux devant.

Le cadran sonne. Le rêve est terminé et le réveil est abrupte.

La réalité, c’est qu’on continue encore à se déchirer les derniers morceaux d’une tarte presque passée date. En fait, on n’arrive même pas à s’entendre sur l’outil de cuisine avec lequel on coupera la dite tarte.

Au diable les vrais enjeux, au diable le vrai cancer. Je retourne au lit. Vaut mieux rêver.

Stéphane Langdeau

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