LOS ANGELES (AFP) - La guerre en Irak éclipse sérieusement l'intérêt des compétitions sportives dans le monde, mais ne les empêche pas de suivre leur cours et pousse quelques uns de leurs acteurs aux Etats-Unis à exprimer leur avis sur le conflit.

"Je pense à tous ces gars que l'on a envoyé là-bas", déclare par exemple au San Antonio-Express News de vendredi le basketteur des San Antonio Spurs David Robinson. "Tout le monde doit être sur la même longueur d'ondes, que cela plaise ou non", a dit Robinson, diplômé de l'Académie navale américaine et qui a servi en tant qu'officier dans la marine.

Robinson a joué jeudi en Championnat NBA contre les Dallas Mavericks dont l'arrière Steve Nash avait exprimé son opposition à la guerre. "Etre contre la guerre n'est pas être anti-patriotique", s'est défendu Nash sur le site de la chaîne sportive ESPN. "Et cela n'a rien à voir avec le fait que je suis canadien. Cela va bien au delà. Mais maintenant que le conflit est engagé, j'espère qu'il y aura le moins de victimes et le moins de violence possible avant une résolution".

Le joueur de tennis américain Todd Martin, actuellement engagé dans le tournoi de Key Biscayne, a estimé qu'il était normal que les compétitions sportives soient maintenues. "Il est important que nous ayons tous conscience de la gravité de la situation (...) mais il faut que nous (sportifs) poursuivions nos activités afin de montrer que notre monde ne s'arrête pas de tourner à cause de ce conflit", a poursuivi Martin.

Hymne américain hué à Montréal

Tandis que le golfeur français Thomas Levet a été chahuté par des spectateurs à Palm Beach en raison de l'opposition de la France à une intervention militaire en Irak, son compatriote tennisman Arnaud Clément a déclaré qu'il ne craignait pas de connaître pareille mésaventure à Key Biscayne.

"Je n'ai aucune appréhension ici", a affirmé Clément. "Ce n'est pas parce que deux pays ont des divergences d'opinion que leurs citoyens doivent en pâtir".

Mais les amateurs de spectacles sportifs ont eux aussi leur opinion sur le conflit irakien et le font parfois bruyamment savoir. Ce fut le cas jeudi à Montréal où une partie des quelque 22.000 spectateurs du Bell Centre ont hué l'hymne américain avant le match du Championnat LNH entre les Canadiens de Montréal et New York Islanders (3-6).

Dans un communiqué, le président des Canadiens, Pierre Boivin, a déclaré qu'il regrettait l'incident. "Ce genre de comportement n'a pas sa place dans un contexte sportif professionnel", a-t-il dit. "Les Canadiens de Montréal ont toujours eu beaucoup de respect pour leurs voisins et amis des Etats-Unis, et nous comptons bien poursuivre cette solide et positive relation".