BOSTON (PC) - La Kenyane Catherine Ndereba est revenue de l'arrière pour remporter une quatrième victoire sans précédent au marathon de Boston, lundi.

Tirant de l'arrière par l'équivalent de quatre terrains de football à mi-chemin de l'épreuve, la Kenyane surnommée "Catherine la Grande" a rejoint l'Ethiopienne Elfenesh Alemu pour l'emporter en deux heures 25:13 minutes.

Chez les hommes, l'Ethiopien Hailu Negussie a couvert les 42 km disputés par une chaude température en 2h11:45. Il a ainsi mis fin à la mainmise du Kenya - les coureurs de ce pays ayant remporté 13 des 14 précédentes courses chez les hommes - sur le plus ancien marathon au monde.

Alan Culpepper a donné l'occasion aux Américains de célébrer, en terminant quatrième. C'est la meilleure performance d'un coureur américain depuis la quatrième position de Dave Gordon en 1987.

Ndereba s'est assurée que les Kenyans ne soient pas blanchis.

"Au Kenya, nous célébrons tous ensemble la victoire de l'un des nôtres, a expliqué Benson Cherono, qui a pris le troisième rang chez les hommes derrière Negussie et le Kenyan Wilson Onsare. Je lui adresse toutes mes félicitations."

Forte de son expérience des précédentes éditions, Ndereba n'a pas paniqué, même lorsqu'elle a compté plus d'une minute de retard sur Alemu.

Tranquillement elle est revenue après deux heures de course et a lâché dans la foulée sa rivale, heureuse de finir une minute 50 secondes derrière Ndereba.

"Dès la mi-course, je savais que j'étais bien, même si Alemu était devant", expliquait Nedereba.

Ce marathon marquait le 25e anniversaire d'une des plus grandes tricheries de l'histoire du sport moderne quand Rosie Ruiz avait été proclamée gagnante de l'édition 1980 même si elle avait franchi moins de deux kilomètres. La véritable gagnante, la Montréalaise Jacqueline Gareau, était l'invitée d'honneur des organisateurs, lundi.

Après avoir effectué la majeure partie du trajet en voiture, Gareau a franchi la dernière ligne menant au fil d'arrivée en courant et elle a coupé le ruban portant son nom. On lui a ensuite remis une couronne de laurier et l'hymne national canadien a été entonné.

Le Sud-Africain Ernst Van Dyk a gagné son cinquième marathon d'affilée en fauteuil roulant en 1h24:11 - presque six minutes devant son compatriote Krige Schabort.

Van Dyk, qui avait établi une meilleure performance mondiale en 1h18:27 l'année dernière, est le premier homme à gagner cinq fois d'affilée le marathon de Boston en fauteuil roulant.

Alan Bergman de Cobble Hill, en Colombie-Britannique, et Michel Filteau de St-Jean-Baptiste, en Montérégie, ont terminé respectivement quatrième et cinquième.

"Vers le 28e kilomètre, les gars ont attaqué tout juste avant les montées, a expliqué Filteau. Je n'ai pu les suivre et je me suis retrouvé seul. La dernière section de la course a été difficile, mais tout le reste a bien été."

Cheri Blauwet, de Palo Alto, en Californie, a gagné chez les dames en fauteuil roulant en 1h47:45. Diane Roy de Hatley a mérité la médaille d'argent après avoir négocié le parcours en 1h50:53.

"Nous avons été ensemble tout le long (jusqu'à la première montée importante, vers le 30e km), a expliqué Roy en parlant de Blauwet. Dans les côtes, quand elle a décidé de partir, elle est partie."

Roy a gagné une première médaille à Boston.

"Le meilleur résultat que j'avais obtenu était une cinquième place, et ça date de longtemps. Je suis contente parce que, lors des trois dernières années, j'ai été victime de problèmes techniques: deux crevaisons et des problèmes de gants."