Ainsi, les masques sont tombés lors du point de presse de la direction du Canadien de Montréal. C’est la direction de l’équipe qui choisira le prochain capitaine de l’organisation et les joueurs n’auront aucun mot à dire. Cela s’appelle de la démocratie avec le couteau sous la gorge.

C’est comme si Pierre Karl Péladeau choisissait le prochain représentant syndical une fois que le conflit sera réglé au Journal de Montréal.

Le titre de capitaine n’a plus la même importance au sein des organisations sportives. Le titre, l’honneur et le prestige n’arrivent pas à rivaliser avec les millions empochés par ces athlètes professionnels. Bien sûr, il en reste quelques uns. Jarome Iginla a été choisi par les joueurs à Calgary. Sidney Crosby et Jonathan Toews étaient des choix évidents. Mais chez le Canadien, ce n’est pas le cas.

Hier, aucun joueur du Canadien n’a semblé dérangé par cette décision. Ces joueurs du Canadien sont-ils fatigués, insouciants ou simplement des lâches de laisser un entraîneur nommer celui qui pourrait ensuite se voir affubler du sobriquet de« rapporteur officiel ».

Il est clair qu’un entraîneur-chef est plus près de son directeur général que de ses joueurs. Dans la Ligue nationale et dans plusieurs autres sports, c’est le DG qui choisit son entraîneur. Ce dernier est donc redevable à celui qui l’a embauché.

Le capitaine, c’est le représentant des joueurs. Il doit être choisi par les joueurs, pour les joueurs. Il s’agit d’un acte démocratique qui se déroule en secret dans un vestiaire et aucun membre de la direction n’a un droit de regard dans le processus.

Brian Gionta et Josh Gorges sont les plus sérieux candidats pour devenir le prochain capitaine du Canadien. À leur place, je refuserais cette nomination. Ô Capitaine! Mon Capitaine! a écrit un jour Walt Whitman à propos d’un homme qui rêvait de démocratie.

Stéphane Langdeau