Je me souviens des années 70, époque au cours de laquelle les Broad Street Bullies dominaient physiquement toutes les autres formations de la Ligue nationale. Et les Flyers de l’époque avaient aussi du talent, en attaque, en défense et devant le filet. Finalement, c’est une meilleure attaque, une meilleure défense et un meilleur gardien qui a eu raison des Flyers. Bien sûr, le Canadien de l’époque avait tous les atouts et lorsqu’il fallait jouer de robustesse ou simplement jeter les gants, on pouvait rivaliser avec toutes les autres équipes. Cette édition du Tricolore est d’ailleurs celle formant la dernière dynastie montréalaise.

Sans vouloir faire de comparaisons, c’est un peu ce qui s’est produit hier soir au Centre Bell, l’aspect robustesse en moins chez le Canadien. Carey Price a été sublime, la défense impeccable en l’absence de son quart-arrière et le premier trio a fait exactement ce que l’on attend d’un premier trio, c’est-à-dire des points.

P.K. Subban sera un grand défenseur. Il démontre match après match qu’il a toutes les aptitudes. Subban est une recrue et selon Mike Richards, des Flyers, il ne mérite pas encore le respect. Quelle foutaise que ce commentaire. Si Subban met en rogne les meilleurs joueurs des équipes adverses, c’est bien tant mieux. On lui demande simplement d’éviter le banc des pénalités. Chez le Canadien, il est plus important sur la patinoire qu’en compagnie de Michel Lacroix.

Évidemment, sur le plan robustesse, on sait que les Flyers n’ont peur de quiconque. Chez le Canadien, on pourra mesurer cette tolérance à l’insécurité, lundi prochain, à Philadelphie où la Flanelle sera attendue de pied ferme.

Cela dit, la robustesse fait partie intégrante du hockey. Les deux mises en échec de Darroll Powe, à l’endroit de Josh Gorges et celle aux dépens de Jeff Halpern semblaient légales.

Sur la première, Gorges devait voir Powe dans son champ de vision. Gorges n’a donc pas été frappé dans son angle mort. Nous n’avons vu que deux reprises de l’incident et selon moi, il s’agissait d’un coup d’épaule. L’arbitre a cependant sévi en imposant une pénalité pour avoir donné du coude. L’arbitre était plus près et il doit avoir raison, mais le geste ne mérite aucune autre réprimande.

Sur la seconde mise en échec, la faute revient entièrement à Halpern qui tourne le dos au jeu, face à la baie vitrée et il est en possession de la rondelle. D’ailleurs, Powe freine avant d’appliquer sa mise en échec. Halpern doit se diriger vers la rampe de côté et toujours se protéger, comme les joueurs du Canadien dans le temps des Broad Street Bullies.

P.S. Ce soir, l’Antichambre accueille le champion mondial de poker, Jonathan Duhamel.

Stéphane Langdeau