Pas facile la vie de gardien!
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 17:19 mardi, 28 déc. 2010. 04:09En compagnie de l’équipe de l’Antichambre, nous avons tourné une publicité cette semaine qui sera diffusée pour faire la promotion de la Classique Héritage du 20 février. Le Canadien sera alors à Calgary pour y disputer un match extérieur face aux Flames.
Évidemment, concept oblige, cette publicité devait être tournée sur une patinoire extérieure du quartier Lemoyne, sur la Rive-Sud. Les concepteurs ont eu la brillante idée que je devais revêtir l’uniforme du gardien de but, un attirail que je n’avais pas porté depuis mes années universitaires, il y a 25 ans.
Tous les membres de l’Antichambre étaient donc conviés à ce tournage et quelques uns salivaient à l’idée de pratiquer leurs tirs frappés sur l’animateur. Gaston Therrien, Denis Gauthier, Mario Tremblay et Philippe Boucher ont tous joué dans la Ligue nationale et tous voulaient avoir ma peau. Si j’écris ces lignes aujourd’hui, c’est que je suis toujours vivant.
À la vitesse de ces tirs, je peux vous dire que le métier de gardien n’est vraiment pas facile. La principale force de ces athlètes est d’arriver à fermer les angles. Lors d’un entraînement, il est presque impossible de déjouer un gardien de but professionnel d’un tir de la ligne bleue. En fait, selon mes collègues, il faut quasiment être chanceux. Mais dans une situation de match, avec la présence de coéquipiers devant le filet qui voilent la vue, avec la possibilité de voir un tir redirigé à la dernière seconde, il faut de l’anticipation et de la chance à quiconque, même aux meilleurs gardiens de la LNH. En fait, les meilleurs sont sûrement ceux qui sont dotés du meilleur sens de l’anticipation.
Aux Jeux olympiques d’été, lors des épreuves de sprint, chaque athlète dans les blocs de départ doit réagir au son du pistolet du starter. Il a été prouvé qu’un athlète avec un temps de réaction inférieur à 100 millièmes de seconde volait le départ et se voyait attribuer un faux départ. Les meilleurs temps de réaction se situent toujours entre 120 et 130 millièmes de seconde.
Mais qu’en est-il lorsqu’un tir frappé à 160 kilomètres à l’heure est redirigé un mètre devant le filet? Comme le cerveau n’a pas le temps de réagir, il faut donc bloquer ses angles, il faut anticiper et avoir beaucoup de chance.
De mon côté, cette expérience devant le filet à affronter d’anciens joueurs de la LNH m’a beaucoup plu. J’apprivoise ma nouvelle main, plus épaisse que l’autre et plus bleue. Merci Gaston. Un tir sur le pied peut être douloureux. Merci Denis. Un tir dans l’entrejambe coupe le souffle. Merci Mario mais ma famille est faite. Merci aussi à Philippe. Après sa méchante garnotte, je me suis senti soulagé de me retrouver dans les bras de Morphée.
Stéphane Langdeau