Comme on le dit souvent dans le milieu de la boxe, ce fut une décision locale favorisant un boxeur local, mais les milliers de spectateurs au Colisée, à la télévision « and around the world » comme le dirait Michael Buffer ont peut-être une autre opinion de ce combat entre Jean Pascal et Bernard Hopkins. Souvenez-vous d’Éric Lucas en Allemagne, il y a quelques années à peine. Avait-il gagné? Et pourtant!

Cette décision d’un combat nul majoritaire laisse un goût amer dans la bouche des deux clans, sauf que la progression de Jean Pascal vient d’être freinée. Pour ce qui est de Bernard Hopkins, cet espoir de remporter un autre titre et d’être le plus vieux boxeur de l’histoire à le faire devra également attendre et dans son cas, le temps commence à presser, n’est-ce pas? Hopkins, faut-il le rappeler aura bientôt 46 ans.

Une génération entière séparait les deux boxeurs qui sont montés dans l’arène samedi et si les deux avaient eu le même âge au moment de l’affrontement, on ne se poserait plus de questions. Hopkins est une légende du pugilat et jamais Pascal n’arrivera à ce zénith. Cette preuve s’est déroulée en 12 actes au Colisée de Québec un soir de décembre 2010.

Cela dit, le clan Hopkins aura beau protester à propos du verdict, rien n’y changera. Le WBC ne renversera pas la décision des juges avec un gros ruban correcteur. Pascal conserve son titre des mi-lourds du WBC et selon son gérant, Yvon Michel, le groupe n’est pas tenu d’accorder un combat revanche à l’Américain.

Je retiens cette déclaration de Jean Pascal après le combat; « S‘il y a une revanche, c‘est sûr à 110% que je vais remporter la bataille.»

Mon cher Jean, rien n’est moins sûr et d’ailleurs un large doute planait sur ton visage après le combat et durant ta conférence de presse.

S’il y a une revanche, elle devra être plus tard, beaucoup plus tard.

Stéphane Langdeau.