Qui ne dit mot consent !
$content.firstChildCategorie jeudi, 10 juil. 2014. 00:20 mercredi, 9 févr. 2011. 02:44Êtes-vous choqués de voir quelques-uns des meilleurs joueurs de la Ligue nationale de hockey s’absenter du jeu en raison de commotions cérébrales?
De mon côté, je suis outré.
Il y a 25 ans, alors que j’étais encore un étudiant en Éducation physique à l’université de Montréal, on avançait que la technologie sportive appliquée aux sports de contact allait causer son lot de séquelles. Un quart de siècle plus tard, on commence à en mesurer les impacts.
Au moment où la LNH a commencé à construire de nouveaux amphithéâtres pour accroître ses revenus, il fallait aussi adopter la surface de jeu internationale avec des patinoires plus larges et plus longues. D’ailleurs, Mario Lemieux a déjà déclaré, avant qu’il ne devienne propriétaire que la patinoire internationale serait plus appropriée au hockey moderne.
Les surfaces de jeu sont demeurées les mêmes, permettant aux propriétaires d’engranger davantage de revenus. Par ailleurs, tous les équipementiers ont profité des nouvelles technologies pour améliorer toutes les pièces, des patins, aux bâtons en passant par les épaulières, les protège-coudes, les casques, etc…Les hockeyeurs portent aujourd’hui une armure destinée à les protéger, mais ces armures sont devenues des armes offensives.
Et que dire des joueurs eux-mêmes qui sont plus gros, plus forts et plus vites avec de meilleurs entraînements. N’est-ce pas la recette idéale pour la catastrophe?
Il y a 25 ans, j’aimais bien garder les buts dans mon cours de hockey universitaire. Je savais cependant que quelques tirs de mes confrères pouvaient faire mal et j’en assumais pleinement la responsabilité. Quelques-uns de ces étudiants avaient déjà joué dans la LHJMQ et un bon tir frappé dans la poitrine pouvait couper le souffle. L’équipement a tellement changé qu’aujourd’hui, on ne ressent plus rien lorsqu’un gardien reçoit un boulet en pleine poitrine. J’ai eu la chance de le constater moi-même lors d’un récent tournage publicitaire pour la Classique Héritage à la fin février.
Les avancées technologiques ont été impressionnantes en un quart de siècle, mais notre cerveau est demeuré le même, toujours aussi fragile.
Combien de joueurs encore seront forcés au repos en raison d’intérêts financiers et d’un refus de la LNH de modifier les règles.
Doit-on blâmer la Ligue, les propriétaires? Peut-être. Mais voyez-vous, je pense que les joueurs aussi ont leur part de responsabilité. En demeurant silencieux, les joueurs donnent implicitement leur accord.
« Qui ne dit mot consent » dit le proverbe.
Stéphane Langdeau
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